Burkina Faso: Vente de terrains par des PDS - Il faut sévir pour l'exemple

Afin de désamorcer la bombe sociale, les autorités d'alors, on s'en souvient, avaient interdit les opérations de lotissements sur toute l'étendue du territoire national. La mesure avait fait des gorges chaudes, appréciée qu'elle était par certains et décriée par d'autres.

En fait, la réalité était que beaucoup de maires profitaient de la situation pour faire des affaires. Si fait qu'il n'y avait aucune transparence dans les affaires de lotissements. Il se dit même que certains maires sont devenus des richissimes hommes grâce aux opérations de lotissements. Ce qui n'est vraisemblablement pas faux. Car, rares sont les anciens édiles qui n'ont pas fait la prison suite à des affaires de lotissements.

Les cas sont si légion que l'on prendra pas le risque de vouloir les citer exhaustivement au risque d'en perdre l'haleine. L'exemple le plus récent vient de Gaoua où un ancien maire a été épinglé dans une affaire de parcelles et attend d'être situé sur son sort à l'issue des enquêtes en cours. Cela dit, on croyait que les uns allaient tirer leçon des erreurs, pour ainsi dire, commises par les autres en vue d'une meilleure gestion des lotissements. Bien au contraire ! Ils sont nombreux qui pensent que ça n'arrive qu'aux autres.

A preuve, il ressort que certains Présidents de délégation spéciale (PDS) qui ont succédé aux maires, suite à la dissolution des conseils municipaux, s'adonnent à la vente de terrains dans leurs ressorts. C'est le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) qui le dit dans une correspondance adressée aux différents gouverneurs des régions.

%

La seule note de mise en garde ne suffit pas

Il invite ces derniers à instruire ces PDS indélicats de « mettre un terme à cette pratique qui n'honore pas la fonction qu'ils incarnent ». Voyez-vous ? Ainsi va le Burkina. Quand on donne une parcelle de pouvoir à quelqu'un, il en profite pour faire ce qu'il veut. En fait, certains PDS sont pires que les maires que l'on traite de tous les noms d'oiseaux.

Car, ces derniers au moins, ont l'avantage d'être des élus avec un mandat. Mais certains PDS, estimant qu'ils peuvent, à tout moment, être relevés, se laissent parfois aller à des excès. A preuve, nombreux d'entre eux, ont construit des bunkers en une seule année de transition en 2015. Et Dieu seul sait ce qu'il en sera quand sonnera l'heure du bilan pour ceux qui sont actuellement à la tête de nos communes.

A moins que prenant toute la mesure de la situation, les plus hautes autorités veillent au grain, et surtout en se montrant intraitables vis-à-vis de ceux qui se rendraient coupables de comportements irresponsables. Autrement dit, la seule note de mise en garde ne suffit pas. Il faudra, s'il le faut, des opérations de contrôle sur le terrain pour contraindre les éventuels contrevenants à respecter la mesure.

A défaut, il y a fort à parier qu'il y aura des PDS qui en feront à leur tête. Cela est d'autant plus vrai que certains, faut-il le dire, se comportent comme s'ils étaient des intouchables. D'où la nécessité de sévir afin que cela serve de leçons aux autres. Car, face à l'appât du gain facile, nombreux sont ceux qui, dans ce pays-là, n'entendent raison que quand ils ont le feu aux fesses.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.