Les trois syndicats de la magistrature ont publié à Ouagadougou ce dimanche 30 juin un communiqué rejetant la récente réforme du Conseil supérieur de la magistrature en refusant de participer à la désignation des nouveaux membres de ce conseil.
Au Burkina Faso, face à une réforme du Conseil supérieur de la magistrature qui s'est faite sans les consulter en décembre 2023, les trois syndicats de magistrats SAMAB, SBM et SMB jouent aujourd'hui la politique de la chaise vide. Alors qu'une assemblée était convoquée ce samedi 29 juin pour élire les membres du Conseil, l'intersyndicale des magistrats a passé le mot d'ordre de ne pas participer aux différents collèges électoraux.
Ainsi, affirme l'intersyndicale, sur 647 magistrats composant les collèges, seuls 53 ont pris part aux élections des représentants. Cette abstention record est porteuse d'un message qualifié de « sans équivoque ». L'intersyndicale condamne la réforme qui porte atteinte à l'indépendance de la justice, estiment les magistrats. Les procureurs seront en effet désormais désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, sur proposition du ministre de la Justice.
L'intersyndicale qualifie de malsaine la stratégie du ministère, ce qui augure mal des rapports entre les deux instances. De son côté, le ministère de la Justice ne semble pas avoir vécu ce scrutin de la même manière puisqu'il déclare que ces élections se sont déroulées « sans incident majeur ».