Madagascar: Mauvais état des routes - Près de 17 millions d'habitants isolés à chaque saison de pluie

La route est essentielle pour permettre l'accès aux services de base tout en stimulant le développement socio-économique d'une région, voire d'une nation.

« Mais les 2/3 des infrastructures à Madagascar sont en état de dégradation. Cela concerne non seulement les routes nationales mais aussi les routes régionales et communales ainsi que les pistes rurales qui ont une longueur linéaire de 25 000km ».

Le directeur de l'Audit Interne au sein du ministère des Travaux Publics, Rafaralahy Berthin l'a expliqué dans le cadre d'un atelier sur les routes rurales co-organisé depuis hier par la direction du Génie Rural, l'Agence Routière et l'UNOPS ou Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets, avec l'appui de la Banque Mondiale au Novotel.

Cet atelier rassemble toutes les parties prenantes dont entre autres le ministère des Travaux Publics et le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage ainsi que les partenaires techniques et financiers. L'objectif consiste à renforcer la gouvernance du réseau routier rural et ses structures décisionnelles tout en améliorant les mécanismes de financement et en favorisant une meilleure coordination entre les acteurs clés du secteur.

Zones enclavées à forte potentialité

D'aucuns reconnaissent l'importance des infrastructures routières pour le développement du secteur agricole, entre autres puisqu'il s'agit d'un des piliers de l'économie nationale. Cependant, « près de 17 millions d'habitants sont complètement isolés à chaque saison de pluies. On peut citer entre autres, la population résidant à Bealanana dans la région de SOFIA, celle de Maroantsetra et les habitants de Maintirano.

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Force est pourtant de remarquer que ces zones enclavées durant la saison de pluies sont une zone à forte potentialité en matière de production de riz. Il faut ainsi mettre en place une stratégie commune en matière de construction et de réhabilitation des infrastructures routières surtout en milieu rural », a fait savoir le directeur général de l'Agriculture et de l'Elevage Anondraka Michel, lors de cet atelier.

En dépit de tout cela, ce haut responsable tient à souligner que son département ministériel ne ménage pas ses efforts pour contribuer à la rénovation des pistes rurales qui sont indispensables à l'évacuation des produits agricoles sur les marchés, et ce, à travers la mise en oeuvre des projets et programmes sous sa tutelle. « Il s'agit des mesures d'accompagnement permettant d'atteindre la sécurité alimentaire », a-t-il souligné.

Pistes rurales priorisées

Pour sa part, le directeur général de l'Agence Routière, Rakotomavo Christophe a évoqué que cet organisme rattaché au ministère des Travaux Publics vise à rassembler tous les acteurs clés dans le but de proposer une nouvelle approche sur le développement des pistes rurales. « Les initiatives des différents partenaires seront également prises en compte », a-t-il rajouté.

Il est à noter que le thème abordé lors de cet atelier s'intitule « Développement du milieu rural à Madagascar : Quelles approches pour les routes rurales ? ». « L'UNOPS quant à lui, est une organisation des Nations Unies avec un mandat sur les infrastructures. On est là au service des communautés et du gouvernement pour appuyer des projets d'infrastructures à Madagascar.

Cet atelier va ainsi apporter une approche sur les questions suivantes : lesquelles des pistes rurales existantes doivent être priorisées en matière de réhabilitation ? Et comment s'assurer que les investissements à réaliser soient pérennes ? On essaie également d'apporter des innovations pour pérenniser les pistes rurales tout en apportant dans le cadre des discussions les expériences vécues au niveau de nos zones d'intervention », a soulevé le directeur pays UNOPS Madagascar, Djibrilla Mazin.

A l'issue de cet atelier qui durera deux jours, des recommandations seront ainsi émises afin d'établir une stratégie nationale de développement et de gestion des routes rurales. Ce qui permettra de renforcer l'inclusivité et la résilience aux changements climatiques. Des propositions en termes de coordination des interventions, de financements, des outils de planification, de programmation, de conception et de mise en oeuvre efficace de cette nouvelle approche seront également attendues.

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