Mali: Des étudiants de l'AEEM relâchés par la sécurité d'État

Au Mali, une vingtaine d'étudiants de l'Association des étudiants du Mali (AEEM), a été relâchée le 28 juin. Ils avaient été « enlevés » par des hommes en civil, pour la plupart à la fin du mois de mars. Selon les informations de RFI, ils étaient en fait détenus par les services maliens de la sécurité d'Etat. L'AEEM avait été dissoute le 13 mars dernier, et certains de ses membres contestaient cette dissolution.

Ils ont été relâchés vendredi dans la soirée. L'information a été confirmée à RFI de source sécuritaire malienne et par un membre de la cellule de crise constituée par une frange de l'AEEM au lendemain de sa dissolution.

Le 13 mars dernier, les autorités maliennes de transition dissolvent l'association étudiante en raison de « nombreux accrochages à main armée ».

L'AEEM, un pilier

Pilier de la lutte contre le régime militaire de Moussa Traoré au début des années 1990, l'AEEM a vu passer dans ses rangs de grandes figures de la politique du Mali. Mais elle a perdu au fil des ans en représentativité au sein du monde étudiant. Elle est également devenue un enjeu pour le contrôle de certaines activités de gestion des campus, pouvant rapporter gros. En février dernier, un membre de l'association est tué lors d'un affrontement entre clans rivaux. Des armes de guerre et d'importantes sommes d'argent ont été retrouvées dans les locaux de l'association.

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Siriman Seydou Niaré, secrétaire général du bureau national de l'AEEM, et d'autres responsables de l'association, ont été placés sous mandat de dépôt début mars, dans cette affaire. La dissolution de l'AEEM est néanmoins perçue comme une attaque contre les « libertés fondamentales » par une partie de l'association.

Manifestations

Le 26 mars, à l'occasion de la journée nationale des martyrs, certains étudiants manifestent contre la dissolution, une partie d'entre eux est « arrêtée par la sécurité d'État ». Le lendemain et le surlendemain, d'autres « arrestations » ont lieu, toujours en dehors de toute procédure judicaire. Certains étudiants sont roués de coups.

D'autres « interpellations » par la sécurité d'État avaient encore eu lieu en mai et début juin, selon la cellule de crise de l'AEEM. Après parfois plus de trois mois de détention au secret, ils sont donc une vingtaine a finalement avoir été relâchés.

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