Congo-Kinshasa: Occupation de Kanyabayonga - L'IRDH dénonce le 'Eastern Congo Project' !

Le Gouvernement SUMINUA a le devoir de stopper l'occupation progressive du Kivu et les tueries visant à contrôler le trafic d'or en Ituri. L'Institut de recherche en droits humains (IRDH) dénonce le « Eastern Congo Project » visant à transformer la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC) en « Eastern Congo Republic » (République du Congo de l'Est) qui s'étendrait sur 764.102 Km2, soit la superficie de l'ancienne Province Orientale, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema.

Cette macabre initiative s'exécute via deux pans. Premièrement, l'appui en formation militaire, armement et nouvelles technologies militaires au Rwanda qui a ses troupes au Kivu.

Et, deuxièmement, l'impunité des tueries de la population civile par des milices de la « Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) » et celles du « ZAIRE » qui trafiquent de l'or et autres minerais stratégiques de l'Ituri vers l'Ouganda et le Rwanda. L'Institut rappelle que le Gouvernement SUMINUA a le devoir de renforcer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), afin de mettre fin à ces activités criminelles qui menacent l'intégrité territoriale et les vies des congolais.

En effet, à ce jour marquant le 64e anniversaire de l'indépendance de la RDC, les troupes rwandaises viennent d'annexer les cités de Kanyabayonga et Kayina aux autres contrées du Nord-Kivu, sous leur occupation. Cet acte démontre la détermination du Président KAGAME du Rwanda à retracer les frontières congolaises.

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L'IRDH rappelle que lors de leur Sommet du Caire de juillet 1964, les chefs d'État et des Gouvernements africains, avaient adopté la Résolution AHG/R.S. 16 (1) proclamant la conservation des frontières existantes au moment de l'accession des pays africains à l'indépendance et d'appliquer le principe d'intangibilité des frontières, dans le cadre de l'Organisation de l'Unité Africaine, devenue Union Africaine (UA).

En dépit des moults rapports de l'Organisation des Nations Unis (ONU) sur les activités militaires rwandaises visant à déstabiliser la RDC, via le label « M23 », la politique des puissances occidentales semble attendre l'aboutissement du projet sur le « Eastern Congo Republic », « La République du Congo de l'Est ».

Tenez.

En janvier 2024, les USA ont achevé une formation de sept mois d'officiers et du personnel de différents grades des forces armées rwandaises (RDF), à la base militaire de NASHO, dans le district de KIREHE, Province de l'Est du Rwanda, à la frontière tanzanienne. Le soutien des États-Unis aux RDF comprend notamment les nouvelles technologies et la formation militaire. Il remonte à 1990, lorsque le Président Paul Kagame lui-même et d'autres hauts gradés de RDF avaient suivi une formation de commandement militaire, à Fort Lavenworth au Kansas (États-Unis).

Le Royaume-Uni participe aussi à la formation d'officiers militaires rwandais. A titre illustratif, en novembre 2022, Ian Kagame, le fils du Président rwandais et 320 autres jeunes officiers militaires avaient bénéficié d'une formation d'élite, à l'Académie royale de Sandhurst, Berkshire, Royaume-Uni.

Quant à la stratégie de l'Union européenne (UE), elle consiste à renforcer la « Vision 2050 du Rwanda » incluant un Accord d'achat des minerais stratégiques. En dépit des dénonciations du pillage systématique de ces minerais, en RDC.

Le rapport du groupe d'experts de l'ONU de janvier 2024, complète les affirmations contenues dans leurs précédents rapports de Juin 2023 et décembre 2022, sur les activités militaires du Rwanda et de l'Ouganda, en RDC, sous le label « M23 ». Les officiers rwandais formés aux Etats-Unis et en Angleterre transmettent les mêmes formations aux terroristes du M23.

Le rapport affirme qu'entre début mai et début juin 2023, les troupes du M23 ont bénéficié d'entraînements à l'académie militaire de GAKO, Bugesera Disctrict, de l'Eastern Province du Rwanda.

Depuis septembre 2023, le Task Force de l'armée rwandaise, en charge de la coordination des opérations militaires au Nord-Kivu, a intensifié la formation des leaders du M23 sur les stratégies, l'usage des nouvelles technologies, en plus de l'appui logistique fourni. Cependant, dans la prise de Kanyabayonga du 29 Juin dernier, les soldats rwandais étaient plus nombreux que ceux dits du M23, issus du CNDP ou RCD.

Les forces rwandaises ont amené au Nord-Kivu des nouveaux matériels militaires, notamment, des fusils d'assaut de type Galil (israélien), mitrailleuses lourdes et légères, différents types de lance-roquettes, des lance-grenades, des canons sans recul, du matériel de vision nocturne.

L'ONU épingle aussi le rôle ambigu de l'Ouganda en RDC, pendant qu'il prétend mener des opérations conjointes contre des terroristes ADF. L'opinion se souvient de l'opprobre que jetait sur les FARDC, le Général MUHOOZI KAINERUGABA, fils du président Yoweri Museveni, nommé Chef d'Etat-Major des forces armées ougandaises, depuis mars 2024. En plus, il avait publié sur tweeter qu'il s'allierait à son « oncle Paul Kagame », contre vents et marrais.

Il revient à l'IRDH que les militaires ougandais qui traquaient les ADF sont en train de céder les bases ainsi conquises aux nouvelles recrues sous le label « M23 ».

Un certain NDEZE Samuel basé à ARUA (Ouganda), faciliterait le recrutement des jeunes de Aru et Mahagi (en RDC), et les acheminerait en Ouganda pour les ramener, par petits groupes vers les alentours de Beni, Nord-Kivu.

M. NDEZE fut l'un des dirigeants de la milice de l'ITURI appelée « Forces Armées du Peuple Congolais (FAPC) », créée en 2003 et dirigée par le Général Jérôme KAKWAVU BUKANDE (sous sanctions de l'ONU/2005).

En ITURI, malgré le dialogue intercommunautaire organisé par l'administration militaire et le « Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation » (PDDRC-S), ce premier semestre 2024 a connu plus de 100 personnes tuées, des centaines des milliers de déplacés, causés par des affrontements des milices CODECO contre ZAIRE, à DJUGU et IRUMU.

Le théâtre de la guerre d'Ituri reste les alentours des sites aurifères, notamment le site de Gbado, le chantier minier Bendere du groupement Musaba, les villages Lodjibua, Bianda, Bata, dans le territoire de Djugu (Considérés comme bastion de la milice CODECO, dirigée par un certain « Charité », habitant à Djiba). En Irumu, les combats sont souvent dans le village Lodjo-Gangala, Soba, Nyamamba, Mbogi, Ofay, Tchabi et la localité dite de Café (Considérés comme bastion de la milice Zaïre, dirigée par un certain Marine, habitant à Plito). Le déplacement massif de la population s'étend dans la brousse proche des villages de Plito et Mongwalu.

En définitif, l'IRDH dénonce le projet de scission de la RDC que mènent le Rwanda et l'Ouganda, avec un soutien inexprimé des puissances occidentales. La création de la « République du Congo de l'Est » est préjudiciable aux intérêts congolais.

De ce fait, l'Institut recommande au Gouvernement de la RDC de recourir à tous les moyens de droit à l'autodéfense et à l'autodétermination, afin de défendre la population et le territoire national. Il a le devoir de renforcer les FARDC, au front.

Vu que le Rwanda et l'Ouganda bénéficient des programmes de formation militaire et d'appui à leurs développements économiques de la part des Etats Unis, de l'Union Européenne et de la Grande Bretagne, ces donateurs devraient contraindre les premières cités à renoncer à leur plan visant l'éclatement de la RDC. La division du Soudan en deux, cause plus de problème qu'elle n'en résolve.

Lubumbashi, le 30 juin 2024

Me Hubert Tshiswaka Masoka

Directeur Général de l'IRDH

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