Malgré une conjoncture économique difficile, plusieurs pays africains devraient afficher des taux de croissance élevés durant la période 2024-2026, selon la Banque mondiale (BM). Selon les estimations de la BM, la croissance économique moyenne des pays africains devrait passer de 3% en 2023 à 3,5% en 2024 et à 4% en 2025 et 2026.
Les moteurs de cette croissance seront la décrue de l'inflation et son impact sur la consommation, la baisse des taux directeurs et ses répercussions sur le loyer d'argent et par ricochet sur l'investissement, ainsi que les effets des politiques agricoles menées dans le cadre du souverainisme alimentaire, le développement des services et le début d'exploitation d'hydrocarbures dans certains pays.
Ces facteurs réunis devraient permettre à plus de quinze pays du continent d'enregistrer des taux de croissance supérieurs à 5% en 2024. Mieux, de nombreux pays pourraient afficher des taux de croissance moyens supérieurs à 6% sur la période 2024-2026. Si certains d'entre eux sont devenus des habitués des taux de croissance élevés, d'autres bénéficient surtout de la contribution de nouveaux secteurs d'activités, notamment le démarrage d'exploitation de gisements d'hydrocarbures.
A l'examen des facteurs favorables à l'évolution du produit intérieur brut (PIB) par pays, il ressort que les fortes croissances ne riment pas forcément avec les ressources minières et pétrolières. Le Nigeria, l'Algérie, la Guinée équatoriale, le Tchad, l'Angola et le Congo, pour ne citer que quelques-uns des plus grands producteurs d'hydrocarbures d'Afrique, en sont la meilleure illustration.
A l'opposé, certains pays qui ont réussi à diversifier leur économie en misant davantage sur les services, l'agriculture et l'industrie s'en tirent mieux en affichant de très bons taux de croissance et ce sur la durée. C'est le cas particulièrement du Rwanda et de l'Éthiopie.
Le Rwanda devrait continuer à afficher la plus forte croissance durant les années 2024, 2025 et 2026 au niveau du continent africain avec un PIB en hausse respectivement de 7,6%, 7,8% et 7,5%, après avoir réalisé une croissance de 8,2% en 2023. Le Sénégal devrait afficher une forte croissance en 2024, 2025 et 2026 avec des taux de croissance respectifs de 7,1%, 9,7% et 5,7%. L'Éthiopie devrait continuer à afficher des taux de croissance solides durant les trois années considérées.
A l'instar des années écoulées, la Côte d'Ivoire devrait enregistrer des taux de croissance élevés au cours des années 2024 (6,4%), 2025 (6,4%) et 2026 (6,3%). Grâce au pétrole, le Niger devrait enregistrer la plus forte croissance du PIB en Afrique en 2024. L'Ouganda, à l'instar d'autres nouveaux producteurs de pétrole africains, devrait connaître des taux de croissance élevés au cours de la période 2024-2026.
Après un taux de croissance de 6% attendu en 2024, le PIB du pays devrait croître de 6,2% en 2025 et de 6,6% en 2026. Le Bénin devrait afficher des taux de croissance annuelle de 6% en 2024, 2025 et 2026, selon les projections de la BM, grâce au dynamisme des secteurs primaire, secondaire et tertiaire. De bonnes performances qui résulteraient aussi des réformes structurelles entreprises ces dernières années, des investissements et de l'expansion de la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ).
Pays
2024 p
2025 p
2026 p
Rwanda
7,6%
7,8%
7,5%
Sénégal
7,1%
9,7%
5,7%
Éthiopie
7,0%
7,0%
7,0%
Niger
9,1%
6,2%
5,1%
Côte d'Ivoire
6,4%
6,4%
6,3%
Ouganda
6,0%
6,2%
6,6%
Bénin
6,0%
6,0%
6,0%
Source: données de la Banque mondiale
Pays
2024 p
2025 p
2026 p
Rwanda
7,6%
7,8%
7,5%
Sénégal
7,1%
9,7%
5,7%
Éthiopie
7,0%
7,0%
7,0%
Niger
9,1%
6,2%
5,1%
Côte d'Ivoire
6,4%
6,4%
6,3%
Ouganda
6,0%
6,2%
6,6%
Bénin
6,0%
6,0%
6,0%
Source: données de la Banque mondiale