On a frôlé le pire au lycée Limamoulaye de Guédiawaye. Le toit du nouveau bâtiment abritant le nouvel amphithéâtre de 600 places, les bureaux du proviseur et du directeur des études, ainsi que la salle de réception, s'est effondré en pleine nuit du 18 au 19 juin. Le bâtiment en question est réceptionné en moins de trois ans, après son inauguration.
Cet incident aurait pu se produire à n'importe quel moment de la journée, mettant en danger la vie des élèves et du personnel. L'édifice fait partie d'un lot de réalisations comprenant quatre (4) logements administratifs et dix (10) salles de classe, pour un coût global de 500 millions de Francs CFA. Ce que réfute le Comité de gestion qui a fait face à la presse pour mettre en cause les couts.
«Les travaux, réalisés par l'entreprise Lamp Fall, ont été réceptionnés il y a moins de trois ans dont le coût global est estimé à 500.000.000 de Francs CFA. Les travaux ont été réalisés par l'entreprise Lamp Fall. Mais, vu l'état du bâtiment qui témoigne de la mauvaise qualité de sa construction, nous n'avons eu de cesse d'alerter les autorités», a souligné Me Marie Héléne Ngom, porte-parole du Comité de gestion.
Cependant, une équipe d'ouvriers tente de couper les poteaux de fer, jugés trop faibles pour supporter le poids du toit. À côté des tas de débris de la toiture en plâtre jonchant les chaises. Des observateurs se disent émus par la qualité médiocre des matériaux utilisés, les qualifiant de seconde catégorie. L'Etat actuel du bâtiment, marqué par de nombreuses fissures et signes de détérioration, témoigne de la mauvaise qualité de sa construction, disent-ils. «Les membres de l'administration, les personnels de service et les élèves ont été délibérément mis en danger».
Me Marie Hélène Ngom, porte-parole du Comité de gestion, a déclaré : «Pour rappel, il y a moins de quatre mois, face au déficit de salles pédagogiques pour assurer l'enseignement des élèves de seconde, l'amphithéâtre avait été utilisé pour des méga-cours regroupant plus de 600 apprenants et leurs professeurs à chaque séance» a indiqué la dame, membre du Comité de gestion du lycée pour mesurer la gravité de l'incident.
Avant d'ajouter : «Face à cette irresponsabilité manifeste, lâche et criminelle, les enseignants du lycée Seydina Limamoulaye de Guédiawaye exigent l'ouverture d'une enquête libre et transparente pour que toutes les responsabilités soient situées. Nous demandons que tous les responsables, à tous les niveaux, soient identifiés et sanctionnés. Nous exigeons également que le bâtiment soit intégralement rasé et reconstruit», s'est indignée la porte-parole du jour.
Les enseignants mettent également en garde l'entreprise Kelimane, qui a gagné le marché de la reconstruction du lycée, afin que cela serve de jurisprudence. «Nous insistons sur le respect des normes de construction des bâtiments publics, des délais de livraison et sur la qualité des constructions», a-t-elle précisé.
Pour conclure le Comité de gestion demande également un aménagement adéquat des alentours du lycée, qui sont devenus un véritable capharnaüm et ne favorisant pas un apprentissage adéquat, à cause des charrettes, place d'affaires, entre autres. Aussi sollicite-t-il une rencontre avec leur ministre de tutelle pour être édifiés et associés à toutes les prises de décision.