Au Gabon, les autorités viennent de réaliser la plus grosse opération économique dix mois après le début de la transition. Le pays vient en effet de nationaliser la société pétrolière Assala Energy en la rachetant au fonds américain Carlyle. C'est le deuxième producteur du pétrole dans le pays après le groupe français Perenco.
Il y a un an, c'est la société française Maurel & Prom qui était en pole position pour l'acquisition de la société Assala Energy mais les autorités militaires ont fait valoir leur droit de préemption et ils ont réussi. Le succès de ce rachat a été célébré au palais présidentiel. Sur l'esplanade de la présidence de la République, ce 1er juillet, tous les principaux dirigeants de la transition sont présents pour célébrer cette bonne nouvelle.
Après avoir reçu les documents du rachat de la compagnie des mains de Marcellin Simba Ngabi, directeur général d'Assala Energy, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma a pris la parole : « Cette acquisition, dont nous pouvons être fiers, permettra à terme d'augmenter nos recettes, nous permettant ainsi de réaliser nos nombreux projets de développement. C'est sans conteste une forme d'affirmation de notre souveraineté. »
La nécessité d'une gestion rigoureuse
Le Gabon a investi 648 milliards de francs CFA soit environ 1,3 milliard de dollar pour racheter la société pétrolière auprès du fonds américain Carlyle. Les détails du montage financier n'ont pas été communiqué. Bien que satisfait, Sylvain Mayabith, secrétaire général de l'Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) demande qu'une gestion rigoureuse soit appliquée pour ne pas couler l'entreprise : « Il ne faut pas se contenter d'avoir une société pétrolière et de puiser de l'argent pour les investissements du pays. Il faut que les hauts standards de gouvernance soient établis et maintenus. »
Depuis son indépendance en 1960, la production pétrolière du Gabon était sous le contrôle des multinationales. L'ancien président Ali Bongo a créé au début des années 2010 une compagnie nationale mais la gestion de celle-ci a été marquée par de gros scandales financiers.