Le sort en est jeté à présent pour le deuxième tour des élections législatives françaises. La clôture des dépôts de candidature a eu lieu hier soir à 18h (heure française) au ministère de l'Intérieur.
Le suspense a régné jusqu'au bout à propos du nombre de désistements au profit de candidats les mieux placés face à ceux du RN. Le chiffre atteint permet de dire que l'espoir des adversaires du parti de Jordan Bardella de l'empêcher d'avoir une majorité absolue n'est pas vain.
La constitution d'un front républicain
Le camp présidentiel s'était affairé ces derniers jours pour qu'il y ait un maximum de désistements en faveur des candidats les mieux placés face à ceux du RN. Les membres du Nouveau Front Populaire ont tout de suite accepté de le faire. Il existait cependant des réticences chez certains élus de la majorité présidentielle vis-à-vis de LFI.
Les tractations ont été très serrées. Il a même fallu, dans certains cas, que le Premier ministre Gabriel Attal et le président Emmanuel Macron interviennent pour faire céder les récalcitrants. La barre des 200 désistements a été franchie et cela devrait empêcher le RN d'atteindre son objectif de majorité absolue. Si l'on entre dans le détail de sa composition, il y en a 118 au NFL, 78 à Ensemble pour La République et 4 chez Les Républicains.
Les commentateurs ont parlé de la constitution d'un front républicain destiné à faire barrage au RN. Les stratèges du camp présidentiel sont en train de penser au lendemain du deuxième tour et envisagent la formation d'une majorité « arc-en-ciel » allant des républicains à la gauche.
Les membres du RN ne restent cependant pas inertes et essaient de contrer sur les plateaux de télévision l'offensive de leurs adversaires, en essayant de rassurer l'opinion sur ses intentions ou comme Marine Le Pen en dénonçant un coup d'État administratif d'Emmanuel Macron, accusé de remplacer tous les préfets cette semaine. La décision reste cependant aux électeurs qui choisiront en leur âme et conscience dans le secret de l'isoloir.