Mauritanie: Ould Ghazouani, maitre à bord !

Le Président Mohamed Ould Ghazouani reste maitre de la Mauritanie. Au pouvoir depuis 2019, ce général de l'armée a été réélu au premier tour de l'élection présidentielle du 29 juin dernier, avec 56,12%, selon les résultats provisoires de la Commission nationale électorale indépendante (CENI). En attendant la confirmation du verdict des urnes par le Conseil constitutionnel, force est de constater que le chef de l'Etat mauritanien n'a pas eu trop de difficulté à tirer son épingle du jeu, face à six autres candidats.

Comme en 2019, son poursuivant immédiat est l'opposant, Biram Dah Abeid, qui enregistre 22,10% des voix. Ce challenger, le plus sérieux du lot, qui croyait son heure arriver, va devoir patienter encore le temps d'un quinquennat, s'il ne renonce pas à ses ambitions présidentielles. Pour l'heure, il conteste les résultats et crie à la fraude, mais il n'est pas évident que cela bouleverse fondamentalement le cours du processus électoral, presque bouclé. Grand favori au départ, Ould Ghazouani voit son pouvoir conforté, avec la confiance renouvelée de ses compatriotes.

De quoi lui donner, les coudées franches pour poursuivre son action à la tête de l'Etat mauritanien, avec de nombreuses promesses d'amélioration du quotidien de ses compatriotes à la clé. Comme promis, le président réélu devra, entre autres, travailler à maintenir la stabilité et la sécurité, à développer la croissance économique et à mettre en place des programmes sociaux pour lutter contre la pauvreté. La création d'emplois pour les jeunes, figure en bonne place dans l'agenda d'Ould Ghazouani qui entend consacrer son second mandat à la jeunesse.

Le chef de l'Etat mauritanien devra aussi poursuivre ses efforts en matière de sécurité. En l'espèce, l'homme fort de Nouakchott peut se vanter d'avoir contribué à asseoir une politique sécuritaire fort appréciable, dans un Sahel en proie au terrorisme, pour avoir été respectivement chef d'Etat-major des armées et ministre de la Défense, avant de prendre les commandes du pays. Depuis 2011, la Mauritanie n'a pas subi d'attaques terroristes, alors que le phénomène fait rage en ce moment dans des pays comme le Mali, le Burkina et le Niger.

C'est sans doute, l'impact positif de la mise en oeuvre d'une stratégie intégrée prenant en compte, les aspects juridiques, sécuritaires, socioéconomiques et administratifs, en matière de lutte contre le terrorisme dont il a hérité. Tout est mis en oeuvre pour garder hors d'état de nuire les extrémistes qui avaient auparavant pris la Mauritanie pour cible. S'il est appelé à perpétuer cette politique pour maintenir le capital de confiance placée en lui, Ould Ghazouani devra bander les muscles en matière de bonne gouvernance.

Ses adversaires politiques et des ONG comme Transparency International l'accusent, avec des faits documentés, d'être incapable de lutter contre la corruption dans l'administration, dont il a fait son cheval de bataille et de soustraire ses proches à la justice. Sous les feux des critiques, le Président Ould Ghazouani doit tout faire pour ne pas instaurer une culture de l'impunité, ce qui est destructeur pour un pays qui aspire au développement.

Pour le reste, il dispose d'une certaine légitimité renforcée pour continuer à développer des initiatives à même de conduire son pays vers des lendemains meilleurs.

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