Dakar — Des représentants de gouvernements scolaires venus de neuf académies et de six régions, ont appelé les décideurs et les ministères à les impliquer plus largement dans les programmes de protection des enfants, lesquels, estiment-ils, les concernent au premier chef.
"Nous appelons à l'action et à l'engagement pour que nos droits soient respectés et que notre avenir soit sécurisé particulièrement dans des contextes de crise", a dit leur porte-parole, Ramatoulaye Thérèse Diawara, adjointe du ministre de la Communication du gouvernement scolaire du lycée Perissac de Ziguinchor.
Les enfants participaient à Dakar au dialogue national sur la protection des enfants en situation d'urgence clôturé vendredi.
Ils ont lancé cet appel à la suite de travaux de groupe, lors desquels ils ont été appelés à produire des recommandations sur la "protection des enfants et la continuité des apprentissages en situation d'urgence", thème de la rencontre de deux jours.
Il s'agit, a souligné Ramatoulaye Thérèse Diawara, "d'inclure activement les enfants dans les processus de prise de décision et écouter leurs préoccupations".
Elève en Terminale, elle estime qu'il est important pour notamment l'Etat, "premier responsable", les collectivités territoriales, les familles de "garantir la protection des enfants et la continuité des apprentissages en toutes circonstances.
"Les crises sociopolitiques ont souvent mené à la destruction des infrastructures scolaires avec de nombreuses heures d'apprentissage perdues et des dangers qui guettent les enfants dans et hors de l'école", a -t-elle dit.
Pour Ramatoulaye Thérése Diawara, la sécurité et le bien être psychosocial des enfants sont essentiels à leur réussite éducative.
Les crises ont des impacts négatifs sur les enfants particulièrement vulnérables et souvent les premières victimes, a -t-elle ajouté.
Elle souligne également que les besoins spécifiques des enfants handicapées ne sont pas suffisamment pris en compte dans le plan actuel de gestion des crises.
Elle relève que les conditions d'étude dans beaucoup d'établissements scolaires ne répondent pas à un environnement d'apprentissage "sain et sécurisé".
L'élève ajoute par exemple que les "inondations fréquentes endommagent régulièrement les bâtiments scolaires, mettant en péril la continuité des apprentissages".
Le groupe composé d'une dizaine d'élèves a émis l'idée de "créer des clubs de secourisme dans les écoles pour former les élèves aux premiers secours et renforcer la sécurité, mais également l'installation de panneaux de signalisation aux abords des écoles avec l'introduction de modules sur la sécurité routière.
Pour la vulgarisation de cet appel, la présidente du collectif des gouvernements scolaires de Dakar, Aby Sy, indique que les enfants ont préconisé une dissémination dans les médias, les réseaux sociaux, par les porteurs de voix dont les présidents de tous les gouvernements scolaires du Sénégal, les clubs EVF, des messages de sensibilisation.
A l'initiative de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) et l'UNICEF, la rencontre a enregistré la participation de syndicats d'enseignants, d'associations de parents d'élèves, des autorités du ministre de l'Education nationale, du ministre de la Famille et des Solidarités, entre autres.
Des engagements ont été pris de part et d'autre pour mettre en oeuvre les recommandations des enfants, en vue de favoriser leur protection et la continuité des enseignements en situation d'urgence.