Diamniadio — Le ministre de l'Education nationale, Moustapha Mamba Guirassy, dit avoir trouvé, auprès des partenaires sociaux, notamment les syndicats, l'écoute et l'engagement à accompagner l'Etat dans le cadre du projet de transformation systémique du secteur.
"Nous avons trouvé auprès des différents acteurs une écoute et surtout, un engagement en commençant par les syndicats d'enseignants qui ont été tous réaffirmé leur engagement à soutenir l'Etat dans la transformation systémique de l'éducation", a-t-il dans un entretien accordé à l'APS.
"Ce que j'ai entendu venant des syndicats, je ne vois rien d'extraordinaire sauf du vrai, c'est-à-dire une volonté de transformer le système éducatif. Si c'est cela le syndicalisme, je serai le premier syndicaliste", a-t-il lancé.
Moustapha Guirassy considère que l'enseignant doit être au coeur du processus de transformation et être porteur de valeurs et comprendre techniquement ce qu'il faut faire en termes de discipline en portant les réformes qui seront engagées par les nouvelles autorités.
"La société dont nous rêvons avoir passera forcément par l'école qui doit être efficace, efficiente (...). Et tous les acteurs sont d'accord sur la centralité de l'enseignant, au premier chef le Président de la République", a-t-il fait remarquer.
"En amont comme en aval, si l'enseignant n'est pas outillé et valorisé, le processus de transformation ne sera pas efficient", a prévenu Moutapha Guirassy.
Dans les principales revendications des enseignants, figurent principalement l'école, les enfants, l'environnement d'apprentissage et l'amélioration de leurs conditions de travail, a rappelé Moustapha Guirassy.
"Même s'il y a eu de belles avancées, l'école est malade de son environnement, de ses enseignants qui ne sont pas toujours dans de bonnes conditions, malade d'un déficit d'enseignants mais également des conditions qui ne sont pas toujours les meilleures pour les enfants", a-t-il relevé.
Selon lui, "si le gouvernement comprend ce que disent les partenaires sociaux d'une façon globale, si nous sommes tous d'accord sur le constat et si nous sommes d'accord pour cheminer ensemble, les perturbations dans l'espace scolaire seront derrière nous".
"Certes, il y a ensuite les questions de moyens, de budget, mais je serai du côté des syndicats, des acteurs pour négocier avec les finances, afin d'amener le plus possible de ressources dans ce secteur clé", a assuré Moustapha Guirassy.
Il a signalé que dans le cadre d'un nouveau cycle de management et de gestion, son ministère a négocié également des rencontres périodiques avec les syndicats, les partenaires techniques et financiers (PTF), le monde des daaras (écoles coraniques), les parents d'élèves, afin que "tous les acteurs soient en contact direct avec le ministère pour les prises de décision".
"Le ministère de l'Education nationale est assez complexe et assez vaste, et on ne peut le gérer seulement au niveau central. Il faut impliquer tous les acteurs", a -t-il encouragé.
Sur le passif des accords signés depuis 2018 et qui font l'objet de grèves des syndicats d'enseignants, le ministre a noté que "pas mal de points ont été vidés, mais il reste des points qui seront réglés, notamment celui relatif aux enseignants décisionnaires".
"La question des décisionnaires revient également, mais avec le ministre de la Fonction publique nous sommes en train d'y travailler pour qu'elle soit totalement vidée. D'autres questions sont naturellement à l'ordre du jour qui vont dans le sens d'améliorer le système éducatif", a dit M. Guirassy.
Le ministre est également revenu sur la résorption des abris provisoires, les cantines scolaires, la réforme des programmes en cours, l'introduction du bilinguisme à l'école, notamment l'anglais et les langues nationales.