Les enseignants payés par IFOD/Caritas Budjala à Kungu dans le Sud-Ubangi expriment leur désaveu à l'égard de cette institution. Ils déplorent les déficits financiers, "les retenues injustifiées" sur salaire et le décalage salarial entre les listes nationale et locale, ainsi que le retard cumulé de paiement.
A l'issue de leur dernière réunion syndicale, les enseignants du territoire de Kungu ont décrié les écarts de salaire entre les bordereaux de livraison des fonds, envoyés par Kinshasa, et les états de paie établis par la Caritas ainsi que "les retenues injustifiées".
Au regard de ce qu'ils qualifient d'abus, les participants exigent entre autres la délocalisation de leur paie vers la COPEC-BANK et le remboursement des retenues.
Emmanuel Bamolokola, président de l'intersyndicale des enseignants de Kungu, exprime leurs exigences :
"Rembourser sans conditions les récents déficits de salaires des enseignants, évalués a plus de 4 millions des francs congolais ; s'abstenir des retenues illégales sur les salaires des enseignants et enfin cesser de proférer des menaces d'intimidation contre les syndicalistes".
En réaction, le coordinateur de la Caritas/Budjala, Gilbert Gombo, parle de manipulation. Selon lui, son institution ne fait qu'appliquer un arrangement interne signé avec les enseignants :
"Les retenues illicites dont lui parle, c'est faux ! C'est un arrangement depuis 2014 entre les enseignants et la Caritas, à la suite de l'insécurité et des braquages qui régnaient dans notre zone. La conclusion était qu'on puisse retenir 1000 francs (par individu et par mois) pour la sécurité de leurs fonds".
Quant au retard de paie, poursuit-il, il est général en RDC. Si le syndicat "voit que ça ne va pas, c'est un contrat entre le gouvernement et l'église, s'il veut chercher la délocalisation des salaires, il écrit au gouvernement !"