Le Premier ministre (PM), Ousmane Sonko, a reçu mardi, à la Primature, les représentants des commerçants et des populations riveraines. Cette rencontre intervient environ 48 heures après sa visite, le dimanche 30 juin 2024, à Colobane où des opérations de déguerpissements ont été menées. Tout en demandant plus de temps pour solutionner l'équation des marchands ambulants, le PM leur a signifié le gouvernement ne laissera «personne occuper les espaces publics d'une manière anarchique».
Lors de réunion d'avant-hier mardi, à la Primature, entre le chef du gouvernement et les représentants des commerçants et des populations riveraines, les échanges ont porté sur les solutions globales à apporter aux enjeux du marché et du cadre de vie. Ainsi, le Premier ministre, prêtant une oreille attentive aux représentants des différents acteurs, a partagé la vision du chef de l'État qui repose sur une approche générale et globale pour des solutions pérennes.
Le Premier ministre a insisté sur les mesures d'accompagnement et a invité l'ensemble des acteurs à mettre en avant l'intérêt du pays, pour une démarche inclusive et en cohérence avec la vision du président de la République. Ainsi, tout en leur demandant plus de temps pour régler le problème des désencombrements, Ousmane Sonko n'a pas manqué d'être ferme avec les marchands ambulants à qui il a signifié qu'il n'acceptera pas de pression.
«Il faut savoir gérer une situation. Notre équipe vient d'être installée ; alors il nous faut du temps pour mettre en place un bon programme pour pouvoir dérouler. Nous sommes dans un pays qui a toujours subit des pressions. Nous n'allons pas accepter cela. Le gouvernement n'est pas dans une dynamique électoraliste. Un mandat relève de l'ordre divin... Ce qui est sûr, d'ailleurs, nous avons donné des instructions. Nous ne laisserons personne occuper les espaces publics. D'une manière anarchique», a déclaré Ousmane Sonko.
JEAN BAPTISTE TINE REPOND AUX MAIRES : «MA CIRCULAIRE S'ADRESSAIT AUX AUTORITES ADMINISTRATIVES»
A l'occasion de cette rencontre à la Primature, du mardi 2 juillet 2024, apportant des éclairages par rapport à sa circulaire de mai dernier, le Général Jean Baptiste Tine, précise que ledit document n'était pas destiné aux maires. «Ma circulaire s'adressait aux autorités administratives. Est-ce qu'il y a eu des problèmes au niveau de Rufisque ? Il n'y a pas beaucoup de problèmes à Rufisque parce que le truc était bien encadré. Je pense que vous avez d'autres problèmes à Colobane et tout le monde s'est engouffré dedans. Et ce n'est pas très bien», a-t-il relevé.
Avant de s'indigner : «C'est la première fois que je vois un maire qui n'est pas destinataire d'une circulaire qui dit que c'est le ministre de l'Intérieur qui m'a chargé de le faire. Le ministre de l'Intérieur ne suggère rien aux maires. Parce qu'il y a ce qu'on appelle des pouvoirs décentralisées et pouvoirs décentralisées».
Dans une circulaire, datant du 7 mai 2024, adressée à l'Administration territoriale, le ministre de l'Intérieur, en charge de la Sécurité publique, demande aux autorités administratives de procéder au désencombrement de la voie publique. Un document remis au goût du jour pour justifier la vague de déguerpissements entrepris par plusieurs mairies de Dakar et sa banlieue ces derniers jours.
La rencontre s'est tenue en présence du ministre de l'Intérieur, qui est chargé de la Sécurité publique, du ministre du Commerce et de l'Industrie, du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, du ministre de la Microfinance et de l'Économie sociale et solidaire, de la Déléguée générale de la DER et du préfet de Dakar, entre autres.