Burkina Faso: Exploitation de l'or dans les Cascades - Un site illégal découvert à Diarabakoko

Le ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, et celui délégué en charge de la sécurité, Mahamoudou Sana, étaient sur le site illégal de l'exploitation d'or de Diarabakoko dans la commune de Banfora, région des Cascades, le mardi 2 juillet 2024, pour constater les activités dudit site.

Les régions du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins et des Cascades abritent de nombreux sites aurifères illégaux. Pour combattre ce phénomène aux conséquences désastreuses pour l'environnement, le ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, en compagnie de son collègue délégué en charge de la sécurité, Mahamoudou Sana, étaient sur l'un des sites illégaux exploités par des étrangers à Diarabakoko, dans la commune de Banfora, région des Cascades, le mardi 2 juillet 2024.

« C'est une activité illégale, hors norme, pratiquée par des étrangers qui sont en train d'exploiter de façon sauvage notre or. Nous sommes venus constater d'abord l'ampleur du phénomène et prendre des mesures idoines afin de pouvoir stopper cette action qui détruit notre environnement », a indiqué le ministre en charge des mines sur les raisons de la présence de la délégation sur ce site de Diarabakoko. Tous les moyens seront mobilisés, à en croire le ministre Gouba pour mettre fin à cette pratique.

« Nous allons mobiliser les forces de défense et de sécurité afin de pouvoir faire un large éventail des lieux et une cartographie d'ensemble pour nous permettre de mettre fin à cette mauvaise pratique », a rassuré le chef du département des Mines et des Carrières. D'ores et déjà, des mesures urgentes, sur instruction du chef de l'Etat, ont été prises par la délégation gouvernementale.

Il s'agit de l'arrêt immédiat de toute activité d'exploitation illégale d'or dans les régions des Cascades, des Hauts Bassins, et du Sud-Ouest, de l'expulsion des personnes étrangères coupables de ces activités du territoire burkinabè. Ces activités, a regretté Yacouba Gouba, sont menées avec la complicité des Burkinabè. C'est pourquoi, a-t-il fait savoir, les détenteurs des permis de recherche et des permis semi-mécanisés, qui se sont rendus complices pour faciliter cette exploitation illégale, perdront ces permis.

Approfondir les recherches

Aussi, les bénéficiaires des cartes d'artisans miniers qui se sont inscrits dans cette activité hors la loi verront ces cartes retirées de la liste des miniers. Le matériel et les équipements usités sur le site de Diarabakoko, a indiqué le ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, seront aussi saisis pour être la propriété de l'Etat du Burkina Faso.

Ces équipements, a poursuivi le ministre, sont composés d'une soixantaine de machines et chaque machine coûte au moins 600 000 000 F CFA.

Ces engins, a fait savoir le ministre délégué, seront servis pour la lutte contre le terrorisme.

« Nous avons besoin de ces engins pour faire la guerre, puisque nous sommes en situation de terrorisme. Une instruction a été déjà donnée aux Forces de défense et de sécurité de procéder dès demain (ndlr mercredi 3 juillet 2024) à l'enlèvement de ces engins, composés de machines et de pelles hydrauliques qui peuvent servir de construction de postes de combat et de tranchées. Ces pelles hydrauliques peuvent être aussi utilisées sur le théâtre des opérations », a soutenu Mahamoudou Sana.

Des enquêtes et des poursuites judiciaires, a informé le ministre Sana, sont engagées pour détecter et identifier toutes les personnes impliquées dans cette illégalité, selon Mahamoudou Sana. Outre ces mesures pour éradiquer le phénomène illégal de l'exploitation minière, Yacouba Gouba a soutenu que les recherches seront approfondies pour savoir si cette activité se limite seulement à l'exploitation minière.

« A vu d'oeil, c'est de l'or que ces étrangers cherchent, mais il est important que nous puissions approfondir les recherches pour voir si derrière cette recherche d'or, il n'y a pas d'autres substances précieuses qui sont en train d'être exploitées », a-t-il dit. A cet effet, instruction a été donnée aux Forces de défense et de sécurité de mener des recherches, surtout dans les zones difficilement accessibles, comme dans les forêts, à la découverte d'autres sites cachés dans ces endroits. Aux autorités administratives, invite leur a été faite de prendre toutes les mesures pour que de telles pratiques ne soient plus constatées dans leur ressort territorial.

 

(AIB/Comoé)

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