Congo-Brazzaville: Education nationale - Grogne des agents de l'administration pour une prétendue suppression de prime

Une prétendue suppression de la prime "Equity" a été à l'origine d'une manifestation des agents de cinq services centraux de l'administration de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté.

L'administration publique en République démocratique du Congo ne serait visiblement plus dans l'optique du développement du pays, au regard des dysfonctionnements en son sein. Et la politisation à outrance des institutions publiques vient exacerber la lourde marche opérationnelle de la mastodonte machine institutionnelle qu'est l'administration publique, caractérisée par la corruption, le clientélisme, la légèreté dans le traitement des dossiers publics, etc. Aussi constate-t-on que des secrétariats généraux qui chapeautent les administrations publiques ne semblent plus gérer leurs personnels. Les cadres et agents des administrations apportent sans ménagement leurs revendications directement auprès des ministres de tutelle respectifs, omettant de se référer à leurs secrétaires généraux.

Pire, certains groupes de cadres et agents ne supporteraient plus des initiatives et réformes au sein des administrations publiques en général, car ils perdraient des avantages et privilèges indus. Aussi se lancent-il dans des manoeuvres dilatoires et manifestations, en manipulant des agents, lorsqu'un nouveau ministre est nommé et répond au profil. Ils se démènent pour le discréditer. Le méga ministère de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté constituerait la cible de ces manipulateurs et pourfendeurs. Le 3 juillet, des agents de la Radio-Télévision de l'éducation (Rtéduc), l'ancienne EDUC TV, et d'autres services centraux de l'administration de l'Education nationale ont fait irruption au ministère de l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté pour réclamer une prime dite « Equity ».

La prime pour fonction spécifique de l'encadrement de la paie des agents et cadres des services centraux (prime Equity) avait été instituée par le Secrétariat général à l'Education sous l'ancien ministre Willy Bakonga, mais sans être payée. Sous son successeur Tony Mwaba, le Secrétariat général a payé aux services centraux ladite prime pendant six mois. Mais le mercredi des agents de la Rtéduc et d'autres services centraux ont investi le cabinet, affirmant que certains services centraux, jadis bénéficiaires, ont été désactivés de cette prime, parmi lesquels l'Inspection générale de l'éducation, la Direction de gestion de la communication, la Direction nationale de contrôle, de la préparation de la paie et de la maîtrise des effectifs des enseignants et du personnel administratif des établissements scolaires. Ce serait le secrétaire général par intérim, Mathieu Mukenge Bakenge, qui aurait unilatéralement désactivé ces services, avant de revenir rapidement sur sa décision au regard de la grogne des agents.

C'est pourtant clair, ces services centraux sont sous la responsabilité du Secrétariat général. Ces agents doivent logiquement s'en remettre au secrétaire général à l'Education nationale. La ministre d'Etat, Raïssa Malu, n'est donc pas concernée, ni de près ni de loin, n'assumant aucune responsabilité par rapport à cette revendication totalement administrative, qui a cependant pris de l'ampleur jusqu'à susciter des réactions peu favorables pour ces agents. En effet, l'opinion se pose la question de savoir pourquoi ces agents percevraient une prime plus élevée que leurs salaires, alors que des enseignants, des soldats et d'autres catégories socio-professionnelles n'ont pas de primes aussi faramineuses.

En fait, a-t-on appris, la prime « Equity » provenait du ministère du Budget qui allouait une enveloppe de 7 milliards de francs congolais au Secrétariat général à l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté (ex-Enseignement primaire, secondaire et professionnel). On a parlé d'un montant allant jusqu'à 1 million 800 mille francs congolais de prime d'un agent, alors que le salaire tourne autour de 690 mille francs congolais. Curieusement, cette enveloppe est réduite à 660 millions de francs congolais. Cependant, le porte-parole de l'Intersyndicale de l'Education nationale, Godefroid Matondo, aurait rassuré les agents. On lui prête ces mots : « Tout le monde sera payé, les choses ont été réajustées, c'est une mauvaise information qui a circulé hier (mardi), aucune direction n'a été supprimée. Nous avons insisté, toutes les directions ont été intégrées. Le vrai problème est que l'enveloppe est venue du ministère du Budget... ».

Une réunion a eu lieu, le 3 juillet, autour de la question entre une délégation de ces services centraux, le ministère d'Etat à l'Education nationale et Nouvelle citoyenneté représenté par son vice-ministre et le secrétaire général à l'Education nationale sur la question.

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