Cameroun: Kumbo - Les populations de Melim crient justice pour Hans Nyuyki et Moctaru

5 Juillet 2024

Les deux hommes se seraient fait exploser par une bombe, après avoir été forcés de fouiller l'engin par des militaires à Kumbo, chef lieu du département de Bui, région du Nord-Ouest, Cameroun.

« Ni l'enquête, ni les procédures qui pourraient être engagées à l'encontre des auteurs de cette bavure militaire ne ramèneront mon frère. Mais, cette affaire mérite d'être connue de tous, pour éviter que d'autres personnes ne subissent un tel sort ».

Ce membre de la famille d'une des victimes de l'explosion du 19 juin dernier dans le village Melim, situé dans l'arrondissement de Kumbo (département du Bui, dans le Nord-Ouest, Cameroun), dit avoir perdu le sommeil depuis ce jour-là et redoute que les images du corps totalement déchiqueté de son frère ne disparaissent jamais de sa tête.

Hans Nyuyki, jeune habitant de Melim qui a bâti sa réputation dans la promotion du football, en organisant notamment des championnats dans la localité, et un fermier connu dans le village sous le nom de Moctaru, sont décédés ce jour-là dans des circonstances qui demeurent troubles plus de deux semaines après leur inhumation.

Le premier, selon divers témoignages, rentrait d'une course sur son scooter, quand il a subitement été stoppé par des militaires armés. Devant ce qui s'apparente à un contrôle ponctuel, se trouvent massées plusieurs personnes dont des passagers de plusieurs véhicules en provenance de Bamenda et vice-versa.

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Parmi eux, le fameux Moctaru qui rentre de la ferme de son patron où il venait de paître les vaches. Dans un premier temps, les hommes en tenue auraient pris le soin de sensibiliser toutes les personnes présentes à cet endroit sur la présence d'engins explosifs improvisés au bord de la route. Lesdits engins auraient été posés par des terroristes appartenant aux groupes armés dits séparatistes qui écument les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au motif de se battre pour l'indépendance d'une République fantasmée nommée « Ambazonie ». Les éléments des forces de défense, eux-mêmes, auraient en effet reçu l'alerte relativement à la présence de ces bombes des habitants du village.

A Yaoundé, le chef de la division de la communication du ministère de la Défense, le capitaine de vaisseau Cyrille Serge Atonfack que nous avons contacté a botté en touche, en affirmant qu'il s'agit d'un fake. Même s'il n'en dit pas plus, il apparaît dans sa réponse qu'une telle affaire ne s'est jamais produite. Les familles, elles, crient justice et espèrent que leur cri du coeur soit entendu.

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