Afrique: Législatives françaises - En Afrique aussi, les candidats se préparent pour le second tour

Le second tour des élections législatives françaises a lieu ce 7 juillet 2024. Les Français établis à l'étranger pouvaient voter sur Internet les 3 et 4 juillet. En Afrique, la 9e circonscription (qui couvre le Maghreb et une grande partie de l'Afrique de l'Ouest) et la 10e circonscription (qui va de l'Afrique Australe au Moyen-Orient, en passant par la région des Grands Lacs et Madagascar) sont concernées. RFI vous propose d'écouter les propositions des finalistes.

Le second tour des élections législatives françaises a lieu ce 7 juin 2024 et on vote aussi en Afrique. Les Français établis à l'étranger ont commencé à voter sur Internet mercredi et jeudi, en attendant le vote physique dans les consulats dimanche.

C'est le cas dans la 9e circonscription, qui couvre le Maghreb et une grande partie de l'Afrique de l'Ouest. En Algérie, au Maroc ou encore en Côte d'Ivoire et au Sénégal, 155 000 électeurs sont ainsi appelés aux urnes.

Ils devront départager Karim Ben Cheick, député sortant du Nouveau Front Populaire, qui a recueilli 51,57 % des suffrages au premier tour, mais avec une participation trop faible pour être élu.

Quand on parle des Français de l'étranger, généralement on parle de questions budgétaires et de démantèlement du service public. Les Français de l'étranger - moi je le dis toujours - sont à l'avant-garde, quelque part, du démantèlement du service public. Sur les 30 dernières années, les budgets associés ont été divisés par 2. Les ressources humaines associées ont été divisées par deux, en tout et pour tout. Si vous faites l'addition de tout ce qui est minima sociaux versés aux Français de l'étranger, on est sur 15 millions d'euros pour 2,5 millions de Français établis à l'étranger. Vous savez, la couverture sociale pour les Français de l'étranger, elle peut se faire à travers la Caisse des Français de l'étranger, qui est une caisse de sécurité sociale. Sauf qu'aujourd'hui, cette caisse de sécurité sociale, on lui donne une mission de service public, c'est-à-dire prendre l'ensemble des Français qui souhaitent être couverts. Par contre, elle n'est pas du tout aidée par l'État : ça lui coûte à peu près 25 millions d'euros par an et reçoit, en contrepartie par l'État, 380 000 euros. Donc, là, il y a un déséquilibre complet de cette caisse et ça serait bien que nous puissions penser à de nouveaux modes de financement qui permettent a minima de compenser sa mission de service public.

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Guilhem Fabry Face à Karim Ben Cheick, Samira Djouadi de la coalition présidentielle Ensemble, qui a totalisé 15,7 % des voix dimanche dernier.

Quand on vient dans un pays étranger, on a envie que la scolarité de nos enfants soit digne de celle qu'on peut avoir dans l'Hexagone. Il faut savoir que - et souvent dans l'Hexagone, on n'en a pas conscience - les études à l'étranger, même dans les écoles françaises, elles sont payantes et elles coûtent parfois très très très chères ! Je n'irai pas dans de la démagogie en disant que je cherche la gratuité. La gratuité est quasiment impossible. Mais, par contre, qu'on puisse obtenir beaucoup plus de bourses, qui vont permettre aussi d'atténuer les frais de scolarité pour les familles françaises. Il y a un travail à établir avec la personne qui sera à la tête du ministère de l'Éducation nationale pour flécher des budgets vers cet enseignement dans les écoles françaises. On accepte d'envoyer des professeurs, mais on ne va pas jusqu'à réfléchir à un budget pour que cette égalité existe entre les écoles françaises à l'étranger et les écoles dans l'Hexagone. Donc, là il y a un vrai sujet, une vraie préoccupation et inquiétude.

Guilhem Fabry Dans la 10e circonscription, qui va de l'Afrique Australe au Moyen-Orient, en passant par la région des Grands Lacs et Madagascar, 113 000 électeurs sont appelés à départager Elsa Di Meo du Nouveau Front Populaire, qui a recueilli 32 % des suffrages au premier tour, et la députée sortante Amélia Lakrafi, appartenant à la coalition présidentielle Ensemble, qui a totalisé 31 % des voix dimanche dernier.

Je suis la seule candidate qui est réellement installée hors de France. Je réside depuis plus de 2 ans au Cameroun après avoir résidé pendant près de 8 ans en Afrique de l'Ouest. J'ai dit clairement que je souhaitais proposer une loi rectificative qui permette d'avoir plus de moyens pour les Français, à la fois dans les aides sociales à l'étranger, à la fois dans le réseau d'éducation français à l'étranger, pour augmenter les différents postes de prof au sein du réseau AEFE [Agence pour l'enseignement français à l'étranger, NDLR], j'ai une proposition qui permettra de recréer un sentiment de communauté nationale de nos Français installés sur les 49 pays de la circonscription. J'ai proposé dès mon élection de mettre en place une application disponible pour tous nos concitoyens installés hors de France pour faire le lien permanent et régulier avec la députée de proximité que je serai.

Guilhem Fabry

Ce qui compte le plus pour nos compatriotes, c'est, je pense, l'accès aux services consulaires. Parce que quand on est à 10 000 km, c'est très compliqué quand on a un souci du quotidien qu'on n'arrive pas à régler. Donc, c'est toute cette facilité administrative qu'on a commencée et qu'on va continuer, pour simplifier la vie. Le texte de loi pour lequel j'étais responsable de texte il y a un mois aujourd'hui, la dématérialisation de l'état civil, va faire que l'état civil ne prendra plus de temps à nos agents, que nos compatriotes pourront faire en ligne tout leur état civil, donc renouvellement de passeport. Et le temps libéré pour nos agents sera du temps pour l'accueil de nos compatriotes. Parce qu'aujourd'hui, les plaintes qui arrivent en masse, c'est, "je n'ai pas accès au consulat", "je n'ai pas de rendez-vous pour le consulat", que ce soit pour faire un visa à un conjoint ou pour renouveler un passeport. Et ça, c'est très handicapant pour nos compatriotes à l'étranger.

Guilhem Fabry Les Français de métropole sont appelés à voter dimanche pour le second tour des élections législatives, au terme duquel le Rassemblement national (RN) espère parvenir à obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale malgré le « front républicain » mis en oeuvre par le Nouveau Front Populaire (NFP) et le camp présidentiel Ensemble pour la République. Les deux blocs opposés au RN ont procédé à de nombreux désistements de candidats arrivés en troisième position au second tour afin de ne pas favoriser l'extrême droite.

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