Modeste Bakwanamaha, notable et ancien maire de la ville de Beni, a appelé, ce jeudi 4 juillet, la population à ne pas suivre ces appels à manifester et dire non à la violence. Il estime que s'attaquer à des personnes, aux humanitaires et aux partenaires de la MONUSCO, c'est se tromper de cible.
Il a lancé cet appel parce qu'au Nord-Kivu, des actes de violence par justice populaire et des appels à manifester qui sont signalés à Beni-Butembo et Lubero. Ces appels font suite à l'occupation par les rebelles du M23 de certaines agglomérations du territoire de Lubero.
Certains groupes des jeunes s'attaquent à des particuliers et même à des humanitaires. A Beni, une marche « pacifique » est par ailleurs annoncée pour ce vendredi 5 juillet.
« Les appels à manifester sont contre presque tout le monde dans la zone. Vous avez suivi ce qu'il s'est passé le 29 juin à Butembo. Il y a eu échanges des tirs entre nos forces et la population. Les manifestants s'en sont pris à un bien privé. Un hôtel. Nous apprenons que dans le Lubero ils ont même incendié certains véhicules des humanitaires. S'ils s'en prennent à la MONUSCO, ce que c'est la série des manifestations. Et nous voulons rappeler à nos concitoyens que ces appels à manifester, par moments, débouchent sur des bains de sang. Ce qui est mauvais », a rappelé Modeste Bakwanamaha.
Il appelle les initiateurs de cette manifestation à ne pas céder au jeu de l'ennemi.
« L'ennemi est au Sud, nous nous battons ici au Nord, ça n'a pas de sens. Ceux qui veulent qu'on s'en prenne aux gens, à la MONUSCO, à l'armée, à la police, aux autorités, aux biens privés, aux humanitaires, se trompent de cible. L'ennemi, il est commun à nous tous. S'en prendre à certains partenaires du gouvernement, ça serait se tromper de cible. D'ailleurs, c'est donner la chance à l'ennemi de nous trouver en train de nous battre », a conseillé Modeste Bakwanamaha.