Sénégal: Diourbel - La disponibilité des intrants, principal écueil dans la lutte contre mortalité maternelle (responsable)

Diourbel — Le district sanitaire de Diourbel est confronté à un problème d'intrants dans sa lutte contre la malnutrition, une situation à l'origine de cas aigus et sévères, a indiqué le point focal de la nutrition et du suivi de l'enfant dans ledit district sanitaire, Sarata Sidibé Cissokho.

"Notre souci majeur, c'est la prise en charge, parce que nous avons des problèmes d'intrants. Nous sommes en ce moment en rupture d'amoxicilline et d'autres médicaments phares pour la malnutrition. (...)", a t-elle déclaré.

S'exprimant dans le cadre d'une caravane de presse pour la promotion de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents/jeunes, elle a relevé que Diourbel est un district où il y a "beaucoup de cas de malnutrition aigüe et sévère".

"La population est sceptique. Pour faire la préparation des farines, elle préfère les produits prêts à l'emploi. C'est pourquoi, quand les produits sont en rupture, on ne les voit pas, ce qui motive les abandons", a-t-elle expliqué.

Elle a prévenu que la malnutrition a des conséquences néfastes, car pouvant même entrainer des décès.

En fin 2023, a t -elle souligné, il y a "eu beaucoup de décès" dus à la malnutrition sévère parce qu'il n'y avait pas assez de lait à donner aux enfants".

Privilégier l'allaitement exclusif

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Face à cette situation, le point focal nutrition du district sanitaire de Diourbel a exhorté les parents à privilégier l'allaitement exclusif pour les enfants de zéro à six mois. Elle recommande aussi de pratiquer, à partir de l'âge de six mois, "l'alimentation complémentaire.

"Il faut emmener les enfants à la structure sanitaire la plus proche dès qu'ils présentent des signes anormaux", a-t-elle recommandé.


Dans le centre de santé Médinatoul, "10 accouchements sont enregistrés par mois", informe Fatoumata Bintou Ngom, maîtresse sage-femme dans cette structure sanitaire.

Cela constitue un problème dans la mesure où l'on y observe un fort taux d'anémie, principale cause des décès maternels. "Il y a une élévation du taux d'anémie chez les femmes", déclare-t-elle.

Elle a expliqué que les femmes "peinent à trouver des moyens pour acheter du fer".

Sur une population de 34 850 cibles, dit-elle, 1200 femmes sont en âge de procréer.

Elle a rappelé que "la planification familiale n'est pas un sujet facile" en raison du poids de la religion.

"Les moyens ne sont pas fameux. Il arrive que les patientes ne payent pas leurs ordonnances par manque de moyens. La pauvreté également constitue un facteur bloquant. Nous avons des femmes qui ont des problèmes de tickets", a ajouté la maitresse sage-femme du centre de santé de Médinatoul.

Elle signale que "des femmes restent jusqu'à trois ou quatre mois de grossesse, sans aller se faire consulter". "Les retards des CPN (consultations prénatales) constituent un problème", affirme Fatou Bintou Ngom.

"La vaccination, quant à elle, est très respectée", assure-t-elle.

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