Dakar — La moyenne d'âge d'un patient dialysé au Sénégal se situe entre 35 et 40 ans, a affirmé le président de la Société sénégalaise de néphrologie, Professeur Abdou Niang, appelant au dépistage précoce de cette maladie qui touche une population jeune et active.
"Il nous faut faire tout pour diminuer le nombre de malades qui arrivent en hémodialyse, c'est le dépistage et la prévention. La moyenne d'âge d'un patient dialysé au Sénégal est entre 35 et 40 ans, alors qu'en France il est de 70 ans", a révélé le professeur Niang.
Il intervenait, jeudi, à l'ouverture du 3e Cours international de dialyse, organisé par la Société sénégalaise de néphrologie en collaboration avec des sociétés savantes, dont la Société africaine de néphrologie et la Société internationale de dialyse péritonéale.
Selon lui, "les populations en dialyse sont très jeunes. C'est la partie de la population jeune et active qui est touchée. Nous devons trouver les moyens de les traiter".
Le néphrologue sénégalais relève que "sur les 850 mille personnes souffrant de maladies rénales au Sénégal", la moitié d'entre elles "ne savent pas" qu'elles sont atteintes de cette maladie.
Il estime qu'il va falloir éduquer cette population à se dépister tôt", une démarche qui "permettra de réduire le nombre de malades qui va arriver en dialyse".
1000 personnes sans accès à la dialyse
Pour le président de la Société sénégalaise de néphrologie, "les personnes qui sont en dialyse ne sont que la partie visible de l'iceberg". "Aujourd'hui, il y a 1500 malades qui sont traités en dialyse au Sénégal, mais il faut savoir que chaque année, il y au moins 1000 Sénégalais qui vont détruire leurs reins et avoir besoin de dialyse", a-t-il révélé.
"Avec nos ressources limitées, ces malades n'auront pas accès à la dialyse. C'est très cher. L'Etat du Sénégal dépense 6 milliards de francs CFA par an pour soigner 1500 malades. Si on avait les moyens, on aurait soigné les 1000 autres", a-t-il indiqué.
C'est pourquoi il pense qu'il faudra développer des techniques de prise en charge moins chères telles que la dialyse péritonéale comparée à l'hémodialyse, et aller vers la transplantation".
"La transplantation a des avantages. Après deux ans, elle coûte moins cher que de maintenir le patient en dialyse", fait-il remarquer.
Venue représenter le ministre de la Santé et de l'Action sociale, la directrice des établissements de santé, Dr Fatou Mbaye Sylla, a vanté les avancées du Sénégal dans la lutte contre la maladie rénale.
"Le Sénégal, depuis près de deux décennies, a beaucoup investi dans la lutte contre la maladie rénale avec des avancées significatives dans ce domaine, même si un grand chemin reste à faire", a-t-il rappelé.
"De 2 centres de dialyse, 3 néphrologues et 50 malades dialysés chroniques en 2005, nous sommes au début de l'année 2024 à 28 centres publics d'hémodialyse répartis dans les 14 régions du Sénégal et 5 unités de dialyse péritonéale prenant en charge plus de 1500 patients et plus de 50 néphrologues".
Elle a souligné que "le Sénégal est entré dans le cercle des pays ayant réalisé une transplantation rénale sur son territoire en novembre 2023, après la mise en place d'un instrument de régulation, le Conseil national de don et de transplantation (CNDT)".