L'association Centre écologique Albert Sweitzer Burkina (CEAS Burkina) a organisé, du 24 au 26 juin 2024, à Pouytenga, dans le Centre-Est, une formation au profit des artisans sur la production des foyers améliorés métalliques.
La déforestation constitue un problème majeur au Burkina Faso avec des perte de couverture forestière, entrainant une réduction de la biodiversité. Pour y faire face, l'association Centre écologique Albert Sweitzer Burkina (CEAS Burkina), a organisé du 24 au 26 juin 2024, à Pouytenga, dans le Centre-Est, une formation au profit d'une vingtaine d'artisans sur la production des foyers améliorés métalliques.
Cette session entre dans le cadre du Portefeuille thématique climat au Sahel (PTCS) de l'Agence belge de développement (Enabel).Les participants venus des quatre communes d'intervention du programme, notamment Boulsa, Meguet, Kando et Andemtenga ont été initiés aux étapes et aux techniques de fabrication des foyers améliorés métalliques.
Pour le responsable du suivi-évaluation et de la communication au CEAS Burkina, Daouda Zongo, ce renforcement de capacitésdes artisans va contribuer à réduire la coupe abusive du bois dans les forêts des différentes fibres du projet.
« Nous voulons également faire de cette activité une source de revenus pour ces soudeurs », a-t-il indiqué avant de soutenir que les foyers améliorés métalliques ont plusieurs avantages. Selon lui, ils utilisent le bois d'une quantité assez réduite et permettent de conserver l'énergie tout en accélérant la cuisson des aliments. Maurice Kafando, participant à cette formation, a dit toute sa satisfaction quant à l'initiative de cette session.
D'après lui, cette rencontre a été un cadre de partage d'expériences entre artisans. « Grâce à cette session, nous avons appris à fabriquer les foyers, la façon la plus moderne », s'est-il réjoui. M. Kafando a souhaité que cette formation se renouvelle à leur profit et soit aussi étendue à d'autres artisans. En réponse toujours aux défis environnementaux, économiques et sociaux, CEAS Burkina, dans le cadre du PTCS de Enabel, a formé une trentaine de maraîchers des zones d'intervention du programme, à la production et à l'utilisation du biochar dans le domaine agricole.
Cette session s'est tenue ,du 27 au 29 juin 2024, sur le site du jardin nutritif de Sakongo, dans la commune de Pouytenga. L'une des bénéficiaires de cette formation, Rakia Kaboré, a soutenu que ce renforcement de capacités lui a permis d'acquérir des connaissances pratiques sur le processus de production et d'utilisation du biochar. « Grace à cette session, nous pourrons fertiliser nos sols et augmenter nos productions », a-t-elle salué. Elle a dit également apprendre que le biochar est utilisé pour la production, entre autres, du maïs, de la tomate et d'oignons. Un excellent amendement très durable des sols
Pour Dr Drissa Cissé, formateur, par ailleurs enseignant à l'école nationale de formation agricole de Matourkou, durant ces trois jours, les participants ont été initiés à deux techniques d'activation du biochar pour son utilisation agricole. Ils ont aussi appris à produire du biochar avec deux types de four, notamment le Top-Lit Updraft (TLUD) et le Kon-tiki.
« Nous avons produit avec ces deux types de four pour que ces groupes puissent faire le choix. S'il s'agit d'une production individuelle, ils peuvent utiliser le TLUD mais concernant une production en masse, ils peuvent utiliser le Kon-tiki », a précisé Dr Cissé. Celui-ci a fait savoir que le biochar, étant un charbon biologique, est utilisé tant dans le domaine énergétique. « C'est un excellent amendement très durable des sols. Un biochar produit dans les conditions optimum d'utilisation peut faire 100 ans dans le sol. Plus, il vieillit, plus il se bonifie », a soutenu le formateur. Drissa
Cissé a relevé que cette formation va permettre aux maraîchers d'améliorer sensiblement la qualité de leur sol afin d'obtenir des produits de meilleures qualités et augmenter leurs productions. A l'écouter, cette technique peut être une source de revenus pour ces bénéficiaires. « Aujourd'hui, le compost se vend très bien au Burkina Faso parce que les producteurs ont compris ses bienfaits », se convainct-il.
Pour le chargé de la promotion des technologies de bioénergie et d'économie énergie au CEAS Burkina, Stéphane Ouédraogo, les zones d'intervention du projet sont celles qui accueillent plus les PDI. Lesbesoins en combustible, notamment en bois et en charbon sont alors pressants, selon lui. C'est pourquoi, à l'en croire, sa structure oeuvre pour amener les populations à adopter cette technologie de charbon écologique qui permet de protéger l'environnement.