La célèbre troupe Rasoalalao Kavia célèbre cette année ses 35 années de scène, mais aussi de pérégrination musicale à travers le pays et le monde. Deux évènements majeurs sont au programme pour cette année.
Rainijama Ralavavany ou Ramampierika, ces noms ramènent à Madagascar d'avant la colonisation. Deux noms du patrimoine, des stars, du « hira gasy » ou opéra des champs, quand la colonisation française n'a pas encore foulé le sol malgache en 1895. 2024, leur héritière artistique Raosalalao Kavia fête cette année ses 35 années de scène.
Elle est la fille de Rakotoarivo Kavia d'Ampahimanga, au Nord du fief des « Menalamba » à Amboanana dans l'Imamo, terres des Zanakantitra. Rakotoarivo Kavia a été le disciple de Rakotomahefa. Un autre patrimoine du « hira gasy » dont les premiers faits d'armes ont été répertoriés en 1956. C'est une dynastie dans cette discipline ancestrale, l'héritage de sang ne compte pas, c'est plutôt l'héritage de scène. « Nous sommes de la quatrième génération », souligne Jean de Dieu Randrianasolo, Rainimanga, frère de Rasolalao Kavia et auteur/compositeur de la troupe. Pour célébrer ces 35 années de scène, une joute entre la troupe de Rasoalalao et Rapaulson de Mandiavato aura lieu le 21 juillet. Le décor, le « Kianjan'ny kanto » à Mahamasina à partir de 10h30. Les portes s'ouvriront à 8h.
Plus de trois décennies de « hira gasy », c'est tout un monde sur les épaules de la troupe. D'abord, en 1996, une cérémonie de passage de flambeau a été organisée entre la fille et son père. Le décor, le marché actuel de Soamanatombo. L'autre particularité du « hira gasy » c'est qu'il a connu maints changements dans la Capitale. Premier lieu incontournable, à Isotry, site mythique avec ses antichambres mystérieux. La légende voulait que les grands bandits soient aussi des grands amateurs de « hira gasy », alors ils se déguisaient pour assister aux joutes.
Ensuite, à Soamanatombo, devenu actuellement un marché historique, célèbre pour son « vary amin'anana ». Aux connaisseurs et gourmets de traduire, gargote hyper matinale pour conclure les folles nuits d'Antananarivo. Puis à Anosizato, sur la route du marché des paysans et enfin, dans le « Kianjan'ny kanto ». Pour la suite du programme de la célébration, la troupe Rasoalalao Kavia prépare un mois de novembre de feu. « Cela dépend encore des élections municipales si elles se tiennent ce mois », souligne Rainimanga.