Congo-Kinshasa: FMI - Kinshasa accède enfin à la dernière tranche

Le 3 juillet, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a autorisé le versement immédiat de 224,7 millions de dollars américains, représentant la dernière revue du programme pluriannuel destiné à la République démocratique du Congo (RDC). Ce plan d'aide entamé en juillet 2021, pour un total d'environ 1,5 milliard de dollars américains, a connu une fin plutôt heureuse grâce à la combinaison de plusieurs facteurs, dont la mise en oeuvre des réformes clés et la meilleure mobilisation des recettes budgétaires.

Avec le dernier accord intervenu mercredi dernier, plus rien ne s'oppose désormais au versement de la dernière tranche du programme triennal du FMI destiné à la RDC. Un heureux dénouement plutôt attendu car le pays a enregistré effectivement plusieurs avancées, renseigne le FMI. Au sujet de la mise en oeuvre des réformes clefs, l'institution financière internationale met un accent particulier sur les politiques de stabilisation du cadre macro-économique. Depuis quatre ans, le pays ne recourt plus au financement monétaire de ses déficits budgétaires. Pour le FMI, l'effort de la RDC est indiscutable au regard du contexte difficile marqué par un environnement interne et externe peu favorable : conflits armés dans l'Est du pays, incertitudes liées à la période électorale, etc.

Que disent les chiffres ? Ces réformes ont permis au pays de booster sa croissance économique (8,4 % en 2023) et d'assurer la viabilité de sa dette. Par ailleurs, d'autres avancées déterminantes sont signalées dans la mobilisation des recettes de l'Etat, en hausse mais toujours loin de répondre aux besoins de l'économie nationale. Ces derniers révèlent une reconstitution des réserves internationales de la Banque centrale du Congo (BCC), passant de 800 millions à plus de 5,5 milliards de dollars américains au fur et à mesure de l'exécution du programme. Enfin, sans être exhaustives, les réformes marquantes englobent également l'amélioration de la politique monétaire de la BCC, la bonne gouvernance, la limitation des paiements de l'Etat en espèces et la transparence dans les contrats miniers.

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Si le pays gagne en crédit, en bouclant pour la première fois son programme sans anicroche, d'autres défis attendent le gouvernement dans les mois à venir. Parmi eux, il y a la question controversée des dépenses décaissées en procédure d'urgence. Cette situation poserait de sérieux problèmes tant dans la gestion de trésorerie que dans les bonnes pratiques de gouvernance. Outre le respect des lignes de dépenses, il y a un effort à consentir sur la qualité. Tout doit concourir à une rationalisation des dépenses non prioritaires pour dégager plus d'espaces budgétaires à orienter vers les dépenses d'investissement (infrastructures, dépenses sociales, etc.).

En bonne place également, il y a la politique budgétaire qui exige une attention particulière au regard de l'inflation, estimée à 24 %. La RDC fait face à des pressions inflationnistes depuis plus d'un an, à cause des facteurs essentiellement externes comme la hausse des prix des produits importés. Toutefois, on ne peut pas minimiser l'impact de certains sujets internes comme le conflit dans l'Est du pays. Pour la résilience de son économie, la RDC ne doit pas hésiter à se lancer dans un processus de diversification. Il faut accentuer des investissements dans plusieurs domaines importants, comme l'énergie, les routes, l'agriculture, l'agro-alimentaire, l'eau, les transports, etc.

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