Madagascar: Toliara / Trafic de baobabs - Deux chinois envoyés en prison

Une grande première. Deux gros bonnets de nationalité chinoise et trois Malgaches sont actuellement emprisonnés à Toliara. « Ils attendent leur procès qui doit se tenir incessamment », livre le procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Toliara, Alain Andriamaharitra Risite.

Ces individus étaient sur le point d'exporter illégalement près de mille deux cent pieds de pachypodium, cette espèce protégée de baobab nain et présente surtout sur les plateaux calcaires comme Andatabo, Ankilibe, Saint-Augustin et Miary, dans le district de Toliara II. Sept cent quatre pieds étaient appréhendés le 15 juin dernier et cinq cents autres ont été découverts par la Police nationale dans une maisonnette de la commune rurale de Miary, district de Toliara II, le 25 juin.

« La plateforme du réseau d'acteurs de lutte contre la corruption Atsimo-Andrefana, composée entre autres du Bureau indépendant anti-corruption, des procureurs de la République, des forces de l'ordre, de la direction régionale de l'Environnement, de la préfecture de Toliara, de la direction régionale de la Communication, du gouvernorat Atsimo-Andrefana, oeuvre depuis la sensibilisation, la prévention, jusqu'à l'appréhension de toutes formes, ou tentatives de corruption », a expliqué Hery Andriamparany Rakoto, directeur de la branche territoriale du Bianco Toliara.

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Plaidoyer

L'arrestation des deux gros cerveaux du trafic de pachypodium constitue une réussite pour la plateforme.

D'après les explications lors du point de presse d'hier, les deux Chinois ont essayé de soudoyer des membres des forces de l'ordre en leur proposant 200 millions d'ariary. « Les plaidoyers fréquents menés par la plateforme du réseau d'acteurs de lutte contre la corruption, auprès de divers responsables du service public consistent notamment à les persuader à dire non à toute forme de corruption. Malgré la tentative des Chinois et les diverses interventions, les membres des forces de l'ordre ont refusé le pot de vin », ajoute le directeur du Bianco Toliara.

Sept cas de trafic d'espèces protégées sont traités par le tribunal de première instance de Toliara depuis le début de cette année. Quatorze personnes reliées à ces cas sont actuellement emprisonnées. Un ressortissant français, appréhendé avec six tortues à l'aéroport de Toliara, est sous enquête depuis trois ans. Une commission rogatoire émanant du PAC (Pôle anticorruption) a permis l'envoi à Antananarivo d'individus mêlés à des trafics et habitant à Toliara. Il s'agit d'individus liés à l'exportation illégale de lémuriens et de tortues en Thaïlande.

Les pachypodium sont prisés par les Asiatiques notamment en raison de leurs vertus en tant que plante médicinale. Le trafic prend de l'ampleur. Le ministère de l'Environnement autorise en revanche les initiatives privées de multiplication de cette espèce dans un centre horticole. Une autorisation en deux poids deux mesures, facilitant le chemin dissimulé des vrais trafiquants.

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