Tunisie: Affaire Sonia Dahmani - Le SNJT dénonce la dérive de la justice en matière de liberté de la presse

Tunis — Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a dénoncé, samedi, le jugement rendu à l'encontre de la chroniqueuse et avocate « Sonia Dahmani » estimant que ce jugement illustre la dérive autoritaire caractérisant le traitement par la justice des affaires liées à la liberté de la presse depuis maintenant un an.

« Cette situation risque de créer un climat général tendu favorisant un discours unilatéral à même de saper les principes de pluralisme et d'indépendance des médias, et d'enfreindre les principes constitutionnels garantissant les droits et libertés », alerte le SNJT dans un communiqué.

Pour le syndicat, « la politique adoptée par la justice tunisienne criminalise la liberté d'expression sur la toile et encourage la poursuite des journalistes pour des contenus critiquant les politiques publiques.

Le syndicat rappelle que Sonia Dahmani a été jugée sur la base de l'article 24 du décret-loi n°54 relatif aux crimes liés aux systèmes d'information et de communication, rappelant les multiples appels lancés en vue retirer ce décret liberticide.

L'avocate Sonia Dahmani à été condamnée, vendredi, par la chambre correctionnelle n°8 au tribunal de première instance de Tunis à une année de prison suite à ses déclarations accordées à la chaîne de télévision privée Carthage Plus sur la situation des migrants subsahariens en Tunisie.

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Dans une déclaration accordée à l'agence TAP, son avocat Sami Ben Ghazi a expliqué que Dahmani a été jugée sur la base du décret loi n°54 relatif aux crimes liés aux systèmes d'information et de communication.

Il a ajouté que sa cliente fait également, l'objet de poursuites judiciaires dans 4 autres affaires en vertu du même décret loi, dont deux en lien avec des déclarations accordées à la chaîne de radio privé IFM et la chaîne de télé Carthage Plus sur le phénomène du racisme. La quatrième affaire concerne ses propos sur le rendement de certains ministres.

Sonia Dahmani est également, poursuivie dans le cadre d'une cinquième affaire sur fond de déclarations sur la situation des détenus dans les prisons.

Sami Ben Ghazi a indiqué que le collectif de défense a requis, lors du procès qui a eu lieu vendredi 5 juillet, un non-lieu pour absence de charges.

Le 11 juin dernier, le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis Mohamed Zitouna avait affirmé à l'agence TAP qu'un mandat de dépôt a été émis contre l'avocate Sonia Dahmani suite à des déclarations télévisées dans lesquelles elle accuse le peuple tunisien de racisme.

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