Congo-Kinshasa: Journée mondiale de la langue kiswahili - La troisième édition célébrée à l'Unesco

Présidée par la délégation de la République démocratique du Congo (RDC) auprès de l'Unesco, la Journée mondiale de la langue kiswali a été célébrée, le 5 juin à Paris, sur le thème "Le kiswahili : éducation et culture de la paix" en présence de la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay.

Depuis le 11 septembre 2017, l'Assemblée générale des Nations unies, par sa résolution 71/328 portant sur le multilinguisme, avait retenu le 7 juillet de chaque année pour célébrer la langue kiswahili. Pour sa troisième édition au siège de l'Unesco, à titre exceptionnel, sous la présidence du comité d'organisation de de cette Journée mondiale du kiswahili, l'ambassadeur et délégué permanent de la RDC à l'Unesco, Émile Ngoy Kasongo, a invité le 5 juillet ses homologues, les représentants des pays membres du Comité et les membres de la diaspora.

Esquissant un bonjour en swahili à l'assistance, "Hamjambo kika-mtu !", dans son discours d'ouverture, Audrey Azouley a exprimé un grand plaisir de revivre cette célébration officielle dans l'enceinte de l'Unesco sur le thème "Le kiswahili : éducation et culture de la paix".

Pour la directrice de l'Unesco, « le kishwahili est une langue à la destinée extraordinaire », démontrant que son cheminement, lisible dans sa remarquable richesse sémantique, reflète avec force celui de notre humanité commune.

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« Ce n'est pas un hasard si le terme de "safari ", qui signifie le voyage, est le mot kishwahili le plus connu, passé dans toutes les langues ».

Elle est élogieuse à souhait pour cette langue d'origine côtière et insulaire, née des rencontres entre les peuples côtiers bantous, des marchands arabes, persans, indiens, occidentaux, « cette lingua franca est le fruit d'une histoire complexe, faite de commerce et d'exils, d'oppressions et de résistance ».

Ramenant son propos au thème du jour, elle a confié que « cette paix, dont l'actualité internationale nous rappelle chaque jour la précarité, le kiswahili l'exprime de plusieurs manières, dont l'une est le mot "amani " qui désigne non seulement l'absence de conflit, mais aussi la sérénité et la cordialité qui en procèdent ».

Et de conclure en ces termes : « C'est précisément ce que nous recherchons, ici, dans tout le champ de notre action à l'Unesco ».

Juste après cette intervention, l'assistance de la salle II de l'Unesco a suivi le message vidéo de Samia Suluhu Hassan, présidente de la République unie de la Tanzanie, persuadée que le swahili doit devenir la langue de l'Union africaine. « Nous devons avoir une langue commune pour pouvoir mieux nous comprendre et nous rapprocher en tant que peuples africains », C'est ce que déclarait déjà Julius Nyerere en 1967, lors de son discours prononcé à l'occasion de la Journée de l'Union africaine.

En sa qualité de président du Comité d'organisation et en tant que locuteur du swahili, Émile Ngoy Kasongo a exprimé sa joie et sa fierté pour cette reconnaissance de la langue kiswahili par les Nations unies, une démonstration de l'importance internationale de cette langue.

Cette importance qui a permis au diplomate de dire : « Nous reconnaissons l'importance de préserver et de promouvoir la diversité linguistique dans le monde en réaffirmant également notre attachement au dialogue interculturel qui favorise la compréhension mutuelle entre les peuples ».

Pour conclure, « j'émets les voeux que cette Journée mondiale du kiswahili ne reste pas focalisée sur la date du 7 juillet mais, au contraire, inaugure les activités récurrentes qui s'inscrivent dans l'agenda de l'Unesco pour pérenniser tant sur le plan éducatif que culturel et scientifique la langue kiswahili ».

Son homologue du Rwanda, François Nkulikiyimfura, en tant que président du Groupe africain auprès de l'Unesco, s'est exprimé en soulignant à nouveau l'importance de cette célébration.

Après une séance de la photo de groupe sur le podium uniquement réservée aux ambassadeurs du Comité d'organisation, les messages de personnalités se sont succédé en commençant par celui du Dr Caroline Asiimwe, secrétaire générale de la Commission Est-africaine du Kiswahili dont l'une des préoccupations est d'intégrer le kiswahili dans le programme national ougandais d'intégration régionale et de développement durable.

Une table ronde a permis de vivre une séquence riche et variée sur le thème du jour. Une occasion pour le Pr Peter K. Ngure, ambassadeur et délégué permanent de la République du Kenya auprès de l'Unesco, de présenter la traduction en kiswahili le premier roman graphique sur l'intelligence artificielle de l'Unesco, intitulé "Cap sur l'IA : une aventure algorithmique / Ndani ya IA-Ziara ya algorithi ". En parallèle de cette séance plénière, des ateliers animations pour enfants se sont tenus de 15h à 17h.

Dans son mot de clôture, Émile Ngoy Kasongo a souligné à nouveau combien le kiswahili est véritablement une langue qui porte les valeurs de la paix, de la fraternité et d'échanges.

« En ce jour spécial, nous avons pu goûter à la teneur de la pensée et à la beauté des textes et des chansons en kiswahili », a-t-il confié, convaincu que cette journée restera gravée dans les mémoires.

Et de conclure : « Le kiswahili demeure à jamais un pont entre les peuples, un symbole de paix et d'unité...Continuons à la promouvoir et la transmettre aux générations futures...Ansati sana / Merci beaucoup ».

Avec plus de 200 millions de locuteurs, le kiswahili est l'une des langues la plus utilisée en Afrique et l'une des dix langues la plus parlée au monde. Les personnes parlant le kiswahili sont issues de divers groupes ethniques qui utilisent le kiswahili comme langue maternelle ou secondaire et pour d'autres, une langue commerciale utilisée pour combler les écarts de communication entre des personnes de langues différentes qui lui donnent des formes et des diverses variantes riches.

Le kiswahili est l'une des quatre langues nationales parlées en RDC et, selon les estimations du Laboratoire des langues, le nombre de locuteurs est évalué à 35 % de la population.

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