On s'achemine vers une prorogation du mandat des députés et conseillers municipaux au Cameroun. C'est ce que suggère la consultation, vendredi 6 juillet, du bureau de l'Assemblée nationale sur ce sujet, par le président Paul Biya. Le bureau y a répondu favorablement et la prorogation devrait porter sur une période douze mois.
La décision finale, à prendre par le président Paul Biya, doit intervenir avant la fin de la session parlementaire, en cours, qui doit se clôturer, au plus tard, le mercredi 10 juin.
Le scénario était attendu par l'ensemble de la classe politique. Alors que s'achève bientôt la session parlementaire ouverte au début du mois de juin, les députés et conseillers municipaux, en attendant la formalisation de la décision dans les prochains jours, savent désormais à quoi s'en tenir. Leurs mandats respectifs vont connaître une prorogation d'au moins douze mois.
La conséquence immédiate de cette prorogation, c'est l'inversion du calendrier électoral entre les élections locales, les législatives et les municipales qui devaient se tenir, en mars 2025, suivies de l'élection présidentielle prévue, elle, en octobre de la même année.
Cette inversion de calendrier était redoutée par certains acteurs politiques dans les rangs de l'opposition. Elle pourrait potentiellement être préjudiciable à Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ce parti avait boycotté les précédentes élections, en 2020, et ne dispose donc pas d'élus à ce jour, ce qui est une condition quasi indispensable dans la perspective d'une candidature à l'élection présidentielle.
Pour certains analystes, cette prorogation participe des manoeuvres politiciennes, avec la volonté d'écarter certains adversaires de la course à l'élection présidentielle de 2025.