Dans le cadre de son troisième atelier national, l'Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo (membre du consortium He2at center) et le Centre suisse de recherche en Côte d'ivoire (Csrs) ont organisé le vendredi 5 juillet 2024, à Abidjan-Plateau, une table ronde sur le thème : « Vagues de chaleur en Côte d'Ivoire : causes, évidences scientifiques et stratégies de lutte ».
Le chef de service climatologie à la Sodexam, Coulibaly Alama, l'un des panélistes de cette table ronde, a expliqué que les vagues de chaleur sont un phénomène météorologique naturel. Selon lui, ce sont généralement des masses d'air piégées au niveau de l'atmosphère et chauffées par les rayons solaires et l'énergie émise par la terre sous forme d'infrarouge. C'est toute cette combinaison qui crée les vagues de chaleur.
A l'en croire, ces vagues de chaleurs sont également dues à l'augmentation de la température et aux activités humaines. Mais aussi au phénomène climatique el niño. « De 1961 jusqu'en 2023, il y a une nette augmentation de la température au niveau de la côte d'ivoire. En 2023 il y a eu une hausse de +0,8°c par rapport à la référence par rapport à l'année 2022. Donc il y a vraiment un réchauffement au niveau du pays », a expliqué Coulibaly Alama.
Pour le professeur Koné Brama, représentant du bureau régional de l'Oms, ce changement climatique entraine des maladies telles que le paludisme, la diarrhée, la méningite, l'Athsme, les maladies cardio-vasculaires et cérébraux-vasculaires. Pour atténuer les impacts du changement climatique, dit-il, l'Oms intervient globalement au niveau de la planification et au niveau de l'opérationnelle. « Nous appuyons d'abord les pays à faire l'état des lieux à travers ce que nous appelons l'analyse de la vulnérabilité et de l'adaptation des pays au changement climatique », fait-il savoir.
Ensuite, elle soutient les pays à élaborer des plans nationaux d'adaptation du secteur de la santé intégrés dans les plans nationaux globaux. « Pour la mise en oeuvre des plans, l'Oms soutient les pays à faire la mobilisation des ressources », indique le professeur Koné Brama, déplorant le manque de gros bailleurs sur les questions de changements climatiques et santé.
Le professeur Gueladio Cissé, co-instigateur principal et chef de projet He2at a exprimé sa satisfaction par rapport à cette table ronde en ce qui concerne les explications des panélistes. « Je suis extrêmement satisfait par le déroulé de l'atelier et de la table ronde », s'est-il félicté.
Pour sa part, le vice-président de l'Université Péléforo Gon Coulibaly, le professeur Vangah Ferdinand a souligné que la question des vagues de chaleur est un phénomène nouveau et qui n'est pas assez documenté. « Des pays francophones comme la Côte d'Ivoire, la question de la disponibilité des bases de données pose de réels problèmes. Et nous n'avons pas de bases de données disponibles, fiables nous ne pas adresser des réponses adéquates aux questions de vagues de chaleur », a-t-il déploré.
C'est pourquoi il attire l'attention des autorités sur ce nouveau phénomène qu'est la question des vagues de chaleur et de leur impact sur la santé.