L'historien et professeur émérite, Jean Kambayi Bwatshia estime, au cours d'une interview accordée à Radio Okapi que la Belgique n'était pas prête à accorder l'indépendance au Congo. Il en veut pour preuve, l'absence de préparation des cadres Congolais qui devraient prendre la relève des Belges.
« La Belgique n'était pas prête à accorder l'indépendance à la RDC. La Belgique a été obligée par les circonstances et les pressions nationales et internationales pour accorder l'indépendance à la RDC. Elle a lâché le Congo comme une brique chaude. La Belgique a abandonné le Congo. Elle n'a pas fait la remise et reprise avec les autorités congolaises. Il y a eu un chaos. Et entre Kasa-Vubu et Mobutu, entre Mobutu et Laurent-Désiré Kabila et entre ce dernier et Joseph Kabila, il n'y a pas eu de passation de pouvoir. On doit lutter ensemble pour recouvrer notre liberté », a fait remarquer Jean Kambayi.
Retrouver la liberté
Le professeur émérite Kambayi note aussi que la motivation fondamentale qui a caractérisé les Congolais avant le 30 juin, date d'accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, était la recherche de la liberté.
« Le contexte de l'indépendance est un contexte du dominé et du dominant. L'indépendance congolaise se situe dans un cadre où le Congolais veut quitter le stade d'esclavage, de la colonisation et du néocolonialisme pour accéder réellement à la liberté. Car nous étions déjà indépendants. Nous voulons aujourd'hui devenir libres », décrit l'historien Jean Kambayi.
Il estime que Kimpa Vita, Simon Kimbangu, mais aussi d'innombrables anonymes Congolais ont, par les différentes formes d'expression, contribué à l'indépendance de la RDC.
« Nous sommes indépendants, c'est une bonne chose. Mais nous ne sommes pas libres. Nous cherchons notre liberté intégrale face aux Occidentaux, face à nous-mêmes, face aux voisins. Il faut des leaders nationalistes, des prophètes qui sont capables de demander à la population de poursuivre la lutte de contrôle de notre terre », a recommandé M. Kambayi.
Indépendance, fruit de lutte
L'histoire congolaise rappelle que la RDC, dans le cadre de ses relations avec la Belgique et à la suite de nombreuses revendications, accède à l'indépendance le 30 juin 1960. Cette fête sera agrémentée avec des chansons composées pour la circonstance, avec des messages clairs. Elles reviennent, ces chansons, sur le fait que l'indépendance est le fruit de la lutte et non un cadeau de la Belgique.
« Un homme comme Kabasele, compositeur de la chanson Indépendance tcha-tcha est comme un héros. La chanson Indépendance Tcha-tcha doit être immortalisée. Parce qu'elle rappelle que l'indépendance n'a pas été accordée gratuitement. Elle a été le fruit de combats, de luttes. La chanson immortalise aussi les acteurs de la table ronde », a rappelé Jean Kambayi Bwatshia.
« La musique est une forme de langage et a l'avantage de pénétrer même là où on ne parle pas le lingala. La musique a contribué à cristalliser le phénomène de la liberté. Elle a communiqué l'idée de la liberté et il faut soutenir ça », a-t-il ajouté.