Ce dimanche, les présidents de la communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunissent à Abuja, capitale du Nigeria. Les sujets discutés seront nombreux : situation économique de la zone, problème de sécurité ou encore la question des pays dirigés par des putschistes dont certains ont claqué la porte de l'organisation.
Le président nigérian Bola Tinubu devrait être reconduit à la tête de l'organisation régionale, mais pour bon nombre de délégués interrogés, il faut qu'il incarne désormais un véritable leadership pour résoudre les nombreux problèmes. Par exemple, la Cédéao n'a toujours pas les moyens pour mettre sur pied une force anti-terroriste. Le sujet sera encore une fois sur la table de discussions. Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, sera aussi au centre des attentions pour son premier sommet à Abuja.
Le dossier des coups d'État sera également scruté. La Cédéao n'arrive pas à appliquer ses propres textes et est parfois accusée de dire « deux poids deux mesures ». La Guinée, pays dirigée par un putschiste, est dorénavant considérée par l'organisation comme « très fréquentable » parce qu'elle a fait « d'importants progrès ». De leur côté, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont tourné le dos la Cédéao et créent une confédération. Le sujet fera encore débat lors du sommet de ce dimanche : Il y a ceux qui n'hésitent pas à parler de « bon débarras de militaires qui veulent confisquer le pouvoir » et ceux qui encouragent la discussion avec ces juntes.
En 2025, l'organisation célèbre son cinquantième anniversaire. L'idée est d'organiser après ce sommet d'Abuja un autre sommet spécial dénommé Sommet du futur afin que la Cédéao retrouve un nouveau souffle. Dans le huis clos avec les chefs d'État, le président de la Commission, Omar Alieu Touray devra jouer aussi sa partition pour relancer une organisation régionale sur laquelle l'Union africaine misait beaucoup pour le lancement de sa Zone de libre échange continentale.