Ile Maurice: À Trou-aux-Biches, le morcellement Jhuboo transformé en mine à ciel ouvert

Un endroit tranquille, beau et pourtant bien pourvu en eau de la CWA est le théâtre en ce moment d'un véritable massacre. Les habitants, dont la patience est tombée à l'eau, ne comprennent pas trop pourquoi on défonce les routes pour faire passer un gros conduit ...

Selon Ramnath, il n'y a jamais eu de problème d'eau dans le morcellement. «Et encore moins de plaintes faites auprès de la CWA.» Or, tout a commencé il y a cinq mois lorsque les habitants ont remarqué un écriteau annonçant le remplacement de conduits d'eau et qui indiquait un 'Renewal of Service Main at Morcellement Jhuboo'. «Et notre calvaire a commencé avec les travaux que nous n'avons pas demandés», nous dit un autre habitant de l'endroit. «Les vieux tuyaux n'ont pas été enlevés», précise-t-il. «Car l'entrepreneur a creusé de l'autre côté de la rue pour la pose de nouveaux tuyaux.» Ainsi donc, encore une fois, la preuve que les tuyaux existants étaient en mauvais état est restée sous terre.

Les travaux durent donc depuis plus de cinq mois pour l'installation de 5 km de tuyaux. Cinq mois, c'est long. Cependant, on apprend que le retard est dû au manque de matériaux qui devaient être fournis par la CWA. Les travaux ont repris mais dureront encore au moins un mois et demi. Ce n'est qu'en août que les routes défoncées seront réasphaltées, que les débris en tous genres jetés çà et là et même sur les terrains vagues, y compris de grosses pierres, seront enlevés. Et que la connexion des nouveaux tuyaux sera faite aux maisons des habitants.

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Le retard et l'interruption pendant une semaine de la fourniture d'eau ont été causés aussi par des travaux que la CWA aurait entrepris en même temps, avait dit la même CWA dans un communiqué, concernant des problèmes relatifs à l'irrigation. Or, l'eau utilisée par l'Irrigation Authority provient directement de La Nicolière, sans passer par les stations de traitement ni par les réservoirs de distribution. Toujours est-il que les résidents du morcellement Jhuboo ont été privés d'eau durant une semaine.

«Cela fait une semaine que les robinets sont à sec», confiaiton lundi. Les résidents doivent acheter de l'eau des camions citernes privés «car celui de la CWA ne vient que très rarement». Prix : Rs 4 800 par camion. Il y a des familles qui ont recours à ce camion trois fois par mois ! Si on veut attendre l'arrivée des camions citernes de la CWA, nous dit une riveraine, «mieux vaut acheter enn labouzi rouz». Nous sommes informés que l'eau coule à nouveau depuis jeudi. Mais là, ça coule de partout car certaines rues ont été inondées juste après. Pourtant, l'eau vient toujours des anciens tuyaux, les nouveaux n'étant pas encore connectés. Qu'est-ce qui s'est passé ? Nous attendons les explications de la CWA.

En tout cas, la construction de villas tout près ne serait pas étrangère à tout ce ramdam. Nous y reviendrons.

Harcèlement sexuel aussi

Un autre cadre de la CWA ferait l'objet d'une enquête de la part des autorités concernées pour harcèlement sexuel. Il est accusé de passer son temps à faire des blagues salaces et à faire référence au physique de certaines dames. Il utiliserait aussi sa position pour tenter de faire des conquêtes...

Démission confirmée d'une sixième cadre

Dans le sillage de notre article publié le 4 juillet, une source au sein de la direction de la CWA a confirmé hier que la Head of Customer Experience a bien soumis sa lettre de démission le 27 juin. Elle aurait été victime de mauvais traitements et d'acharnements de la part d'un supérieur hiérarchique. Un ancien cadre qui a aussi démissionné se souvient de la façon dont la dame avait eu droit à des insultes et même des injures et cela, en présence de plusieurs personnes. Un ex-membre du board nous fait savoir que la Head of Customer Experience était pourtant une personne très compétente, intelligente et bosseuse. «Cependant, j'ai l'impression que la direction déteste justement les cadres intelligents et honnêtes, surtout ceux et celles qui remettent en question des décisions prises en haut lieu et qui ne correspondent à aucune logique.»

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