Les partisans de Sylvestre Mahavitara, incarcéré à Antanimora, mais élu député de Vangaindrano, ont manifesté et tenu tête aux Forces de l'ordre. Des arrestations ont eu lieu.
Jets de pierres, mêlée violente, dispersion à coups de gaz lacrymogène, banderoles confisquées, un gendarme blessé et cinq manifestants capturés. Toutes ces scènes résument la tension survenue pendant deux jours, vendredi et samedi, dans la ville de Vangaindrano.
Des milliers d'individus sont descendus dans la rue pour réclamer la libération de Sylvestre Mahavitara. Ce jeune élu député dans son district, conformément à l'arrêté du HCC du 27 juin portant proclamation des résultats officiels des élections législatives du 29 mai 2024, est malheureusement enfermé à Antanimora, depuis le mois d'avril. Il est poursuivi pour détournement de fonds publics au sein du ministère de la Santé publique, un crime qui aurait été commis il y a quatre ans. Ses partisans évoquent des dessous politiques concernant son arrestation, juste après avoir déposé sa candidature aux élections législatives, et son incarcération.
Une rumeur a circulé selon laquelle il aurait été libéré de prison et serait revenu à Vangaindrano, vendredi. Ses partisans ont voulu se rassembler à l'aéroport pour l'accueillir. Ils ont invité tous les habitants des trente-et-une communes de Vangaindrano à participer à cet accueil. Cependant, d'après nos informations, le député Sylvestre Mahavitara était toujours en prison jusqu'à hier.
Lacrymogène
Les Forces de l'ordre ont dispersé l'attroupement non autorisé à l'aéroport. La foule s'est alors dirigée vers une résidence privée avant d'envahir la rue. Elle a été bloquée à trois niveaux. Finalement, les Forces de l'ordre lui ont barré la route près de la gare routière.
Le lendemain, une réunion a eu lieu entre ses représentants et les autorités. Par la suite, un important rassemblement s'est reformé et est retourné dans la rue pour se rendre au bureau du district. C'est à ce moment-là que des tirs de gaz lacrymogène ont été utilisés pour disperser la foule. Elle a affronté les gendarmes, militaires et policiers.
Comme les cent soixante-deux élus pour occuper le Palais de Tsimbazaza, l'ancien candidat indépendant n°7, Sylvestre Mahavitara, devrait participer à la toute première session spéciale demain, pour élaborer le règlement intérieur, l'élection du président de l'Assemblée nationale et des autres membres du bureau permanent. Malheureusement, c'est également demain qu'il sera jugé au Pôle anti-corruption, au 5e étage de l'immeuble CNaPS, aux 67 ha, d'après une convocation adressée à son avocat.
