Afrique: Second tour législatives françaises - Ouf de soulagement en Afrique

« Avec cette vague bleue Marine qui déferle progressivement vers Matignon, nul doute qu'en Afrique, particulièrement dans sa partie francophone, le second tour de ces législatives sera suivi davantage de près ».

C'est le présage que nous émettions au lendemain de l'arrivée en tête du Rassemblement national (RN) au premier tour des législatives anticipées du 30 juin dernier. Et Dieu seul sait combien ils étaient nombreux, d'Antananarivo à Alger, en passant par Dakar, Abidjan, Yaoundé et bien d'autres métropoles, à avoir traqué, la peur au ventre, les premiers résultats du second round le dimanche 7 juin 2024.

Puis, ouf ! Les Africains peuvent de nouveau respirer, car la perspective de la submersion du Palais-Bourbon par la vague bleue Marine a été écartée. En tout pour cette fois-ci.

En effet, avec 33,15% des suffrages au premier tour, rarement le RN de Marine Le Pen, anciennement Front national, aura autant été proche du pouvoir. Il s'y voyait même déjà, tant les analystes et autres projection de sièges lui étaient ostensiblement favorables.

Une éventualité qui a remis au goût du jour le réflexe républicain au moyen de désistements et de consignes de vote pour barrer la route à Jordan Bardella dans sa lancée vers la prise de Matignon.

Et le message est passé cinq sur cinq, car plus qu'à une inflexion des tendances, l'on a assisté en fin de compte à l'inversion de la dynamique du premier tour.

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De la première place une semaine auparavant, le RN a été relégué en troisième position avec 143 sièges derrière « Ensemble », l'ancienne majorité (163 sièges), et le Nouveau Front populaire (NFP) avec 182 députés.

Mais ce scrutin, qui fera sans nul doute date dans les annales de l'histoire politique française, la classe politique en ressort quasi émiettée dans la mesure où aucun parti ou coalition de partis n'est parvenu à obtenir la majorité absolue de 289 sièges nécessaires pour gouverner.

Il va donc falloir opérer de nouvelles alliances, procéder à des renégociations, faire des compromis, voire des compromissions, commettre de petits meurtres entre camarades pour trouver un locataire à Matignon, plus à plaindre qu'à envier.

La France va désormais donc apprendre à pratiquer des gymnastiques pour parvenir à des équilibres, si fragiles soient-ils, comme cela se passe en Italie, en Espagne, en Belgique ou en Allemagne.

Mais en attendant de voir de quoi accouchera ce mercato politique, en Afrique, on ne finit pas de savourer la désillusion qui s'est emparée, dimanche dernier, du 114 bis, rue Michel-Ange 75016 Paris, siège du RN. Car la fille du « Monstre », a beau avoir mené depuis longtemps une opération de dédiabolisation du parti, son ADN politique et idéologique de la droite radicale française reste inchangé.

Elle continue d'afficher sa xénophobie décomplexée, particulièrement à l'égard des Africains, entend rejeter en mer ceux d'entre eux qui voudraient s'aventurer à traverser la Méditerranée et supprimer certains droits accordés aux étrangers.

Sur la question de l'immigration, par exemple, qu'ils agitent tel un épouvantail, Jordan Bardella et le RN proposent, entre autres, la suppression du droit de sol, la restriction de la palette des soins gratuits aux étrangers en situation irrégulière, le durcissement des conditions du regroupement familial et la limitation de l'accès aux aides sociales aux seuls ressortissants de l'Hexagone.

Autant de mesures que la majorité des Français ont rejetées même si, il faut le reconnaître, elles ne sont pas les seules, loin s'en faut, à justifier ce tir de barrage contre la dame d'Hénin-Beaumont et ses troupes.

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