C'est une nouvelle casquette pour le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye. À l'issue du sommet de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui s'est tenu, dimanche 7 juillet, à Abuja, l'organisation régionale a désigné le chef de l'État sénégalais, élu en mars dernier, facilitateur de la Cédéao dans les discussions avec l'Alliance des États du Sahel (AES). Celui dont c'était le premier sommet de ce genre sera accompagné de Faure Gnassingbé, le président togolais, dans cette tâche.
Si le périmètre et les détails de la mission du président Bassirou Diomaye Faye n'ont pas encore été communiqués, il aura à échanger avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Trois pays qui ont annoncé, samedi 6 juillet, la création d'une confédération mais que le président sénégalais aimerait voir rester dans la Cédéao.
Juste après avoir atterri à Dakar, Bassirou Diomaye Faye a évoqué cette nouvelle mission, en commençant par rappeler le rôle particulier occupé par la diplomatie sénégalaise dans la sous-région : « Le Sénégal est un grand pays. Pas par sa superficie, mais sur le plan des hommes qui ont incarné ses institutions. Particulièrement ceux qui ont animé sa diplomatie et qui nous ont forgé une respectabilité que nous devons préserver ». Une respectabilité à laquelle le président sénégalais veut désormais aussi oeuvrer. Après son élection en mars, il s'était rendu au Burkina Faso et au Mali le 30 mai.
Bassirou Diomaye Faye estime nécessaire d'agir avant que le départ des trois pays de l'AES de la Cédéao ne soit effectif, soit le 28 janvier 2025, selon le traité de l'organisation. Pour lui, cette médiation doit bénéficier à tout le monde :
« Cela a été consacré aujourd'hui [dimanche 7 juillet] dans la résolution de la Cédéao qui a décidé de travailler à l'apaisement entre l'organisation et ces pays qui sont encore membres parce que le délai auquel leurs velléités de départ doivent être entérinées, n'est pas encore arrivé ».
« Entre-temps, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Notre responsabilité, c'est de travailler à rapprocher les positions, à les réconcilier, à faire en sorte qu'il puisse y avoir une plage de dialogue entre l'organisation et les parties prenantes, notamment l'Alliance des États du Sahel (AES). Et j'espère que d'ici la fin du délai de préavis, qu'il y aura assez de discussions qui permettront de réconcilier les positions et de travailler à renforcer l'organisation afin qu'elle prenne mieux en charge les défis communs auxquels nous sommes confrontés », a-t-il déclaré.
Dimanche 7 juillet, lors de son discours à Abuja, Bassirou Diomaye Faye avait estimé que « ce retrait serait une grande blessure au panafricanisme » et appelé la Cédéao à s'adapter aux réalités de son temps.
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