Afrique: Défaite du RN aux législatives en France - Une occasion ratée pour l'Afrique, de s'assumer

analyse

Il se voyait sur le toit de la France. Mais il n'y est pas parvenu, contré par la gauche et la droite à l'issue du second tour des législatives en France. Le Rassemblement national (RN), puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'a pas pu obtenir la majorité des sièges à l'Assemblée nationale.

Avec ses alliés, il arrive en troisième position avec 143 sièges, loin derrière les macronistes qui obtiennent 168 sièges. De quoi faire rougir la patronne du RN, Marine Le Pen, qui croyait en ses chances d'imposer une cohabitation au président Emmanuel Macron. En fait, la vérité, c'est que les Français ont peur de confier leur destin au RN qui ne cache pas sa haine des étrangers vivant en France, notamment, la communauté noire qu'il n'a jamais portée dans son cœur.

Si fait que le parti, on l'a vu, a été l'objet d'une vaste campagne de diabolisation et ce, de la part de personnalités issues de tout bord. A preuve, nombreuses sont des sommités du football français, en l'occurrence Kylian Mbappé et d'autres qui ont ouvertement appelé à barrer la route au RN. Avec donc les résultats qu'elle vient d'obtenir, l'extrême droite se doit de décrypter le message à elle envoyé par les Français.

Ces derniers, en clair, ne veulent pas d'une idéologie politique fondée sur le rejet de l'autre surtout dans ce monde devenu un village planétaire. Cela dit, le déroulement des législatives en France, faut-il le rappeler, présentait un enjeu particulier pour le continent africain.

La victoire du RN aurait contraint les dirigeants à revoir leur gouvernance

Car, s'il passait le RN promettait d'opérer un changement de paradigme dans la politique extérieure de la France, notamment vis-à-vis des ex-colonies françaises sur le continent. Surtout que depuis quelque temps, il souffle, pour ainsi dire, un vent de souverainisme au Sahel où les troupes françaises, déclarées persona non grata, ont été contraintes de plier bagages.

Et ce n'est pas tout. L'arrivée du RN aux affaires, si elle était actée, aurait donné un coup de frein à l'immigration. Car, non seulement bien des immigrés noirs clandestins auraient été rapatriés manu militari vers leurs pays d'origine respectifs. Mais aussi, ceux qui bravent la mort dans le désert et dans la Méditerranée à la recherche d'un eldorado en France, se seraient vu imposer des mesures drastiques et draconiennes.

On n'en est pas là, quoiqu'un tel scénario aurait pu contribuer à pousser les dirigeants africains à prendre leurs responsabilités. Car, si de jeunes Africains meurent dans le désert ou deviennent des proies faciles pour des requins dans la Méditerranée, c'est parce qu'en désespoir de cause, ils sont à la recherche d'emplois et d'un mieux-être que ne leur offrent pas toujours leurs propres pays respectifs qui, quand ils ne sont pays dévastés par la guerre, passent pour être champions dans la mal gouvernance.

En tout cas, la défaite du RN est une occasion ratée pour l'Afrique de s'assumer ; tant sa victoire aurait contraint les dirigeants à revoir leur gouvernance. Car, comme qui dirait, la souveraineté n'est pas un vain mot. Elle ne se décrète pas. Elle se vit à travers des politiques concrètes de développement au profit des populations des villes et des campagnes.

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