« Son nom et ses oeuvres restent et resteront gravés dans les annales et l'historiographie dans l'histoire de Madagascar ». C'est avec ces mots que la professeure Lucile Rabearimanana a terminé son témoignage, hier, lors de la cérémonie en hommage à Françoise Raison-Jourde, professeure émérite en Histoire (8 octobre 1938-25 juin 2024), qui s'est tenue à Ankatso.
Bien que l'émotion était à son comble, l'événement était l'occasion pour ces anciens étudiants, anciens collègues et amis de retracer les moments à la fois professionnels que personnels qu'ils ont partagé avec la professeure depuis son arrivée à Madagascar au début des années 1960 jusqu'à son départ du pays en 1973 et même durant les années pendant lesquelles elle était à l'Université de Paris VII. Les témoignages sont aussi poignants les uns que les autres.
Témoin
« François Raison-Jourde a joué un rôle essentiel dans les premiers pas de l'histoire de Madagascar », a souligné la professeure Lucile Rabearimanana qui a soutenu que « sa thèse d'Etat, Bible et pouvoir à Madagascar au XIXème siècle, sortie en 1991, sous les éditions Karthala reste une référence pour tous ceux qui s'occupent de l'histoire religieuse mais surtout de l'histoire du christianisme au XIXème siècle ».
À part Bible et pouvoir à Madagascar au XIXe siècle, Françoise Raison-Jourde a également contribué dans d'autres ouvrages comme « Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar, de Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975) », publiée en 2010 sous les éditions Karthala. « S'intéressant au politique et au social, elle était témoin de la Ire République, elle était là en 1971 et en 1972. Elle était bien placée pour effectuer des recherches en politique sur la Ire et la IIe république mais aussi la Transition », a ajouté la professeure Lucile Rabearimanana.
Attachement
Son côté humain a également marqué tous ceux qui ont pu la fréquenter, à Madagascar comme en France. « Elle se distinguait par son empathie », a-t-on avancé. Françoise Raison-Jourde, même à l'Université de Paris VII, a toujours affiché son attachement à Madagascar.
« Toute sa vie, Françoise Raison-Jourde était en connexion avec Madagascar. Elle était toujours disponible », a quant à elle indiqué Helihanta Rajaonarison. « Trois jours avant sa mort, elle était en contact avec un de ses étudiants sur un ouvrage sur le XIXe siècle », a d'ailleurs souligné la professeure Lucile Rabearimanana.