Congo-Kinshasa: Affaire Christian Malanga - 51 présumés coupables dans les viseurs de la justice !

Dimanche 19 mai 2024, entre 2H00' et 4H00' du matin ; des hommes armés jusqu'aux dents ont, désespérément, tenté de renverser le pouvoir en place. Au coeur de cette action, se trouve un homme nommé : « Christian Malanga » bien connu pour ses vidéos très hostiles au régime du Président Félix Tshisekedi depuis les USA où il était installé avant de se lancer dans cet assaut à haut risque contre le Palais de la Nation. C'est lui qui, d'ailleurs, en a été le premier à livrer un message à travers des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, demandant, curieusement, au Président Félix-Antoine Tshisekedi de « dégager » et de renoncer, paradoxalement, à son deuxième mandat issu, pourtant, des élections du 2024 et dont l'investiture est intervenue, le 20 janvier 2024, au Stade de Martyrs de la Pentecôte, en plein coeur de Kinshasa, la Capitale de la RD. Congo.

Des images le montrent, avec ses acolytes, brandissant des drapeaux du Zaïre, ancien nom de la RD. Congo sous le régime de Feu le Maréchal Mobutu. Christian Malanga est bien connu également dans les milieux de la diaspora installée aux USA, pour ses prises de parole anti-pouvoir. Souvent en treillis, il s'est toujours présenté comme leader du Mouvement appelé « New Zaïre » et d'un Regroupement qu'il appelle United Congolese Party (UCP). D'ailleurs, se croyant porteur d'une mission d'un incertain salut, il se faisait, si souvent, appeler "Commandant", dans les milieux friands des critiques acerbes contre l'actuel régime.

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Mais, ce jour-là, le même dimanche 19 mai 2024, après le raté de sa conspiration lors de la tentative de la conquête du Palais de la Nation, à la lisière de la Gombe à Kinshasa et après avoir osé rééditer le même triste et hideux exploit mais, sans succès, à la résidence de Vital Kamerhe devenu, quelques heures plus tard, Président de l'Assemblée Nationale, il a été abattu sur le champ par des éléments des forces loyalistes déployés en renfort.

Aperçu du procès

Le procès sur ce coup d'Etat manqué du 19 mai 2024 s'est ouvert, le vendredi 7 juin 2024 au Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. Au total, 51 des 53 personnes citées ont comparu devant cette juridiction militaire siégeant en audience foraine à la Prison militaire de N'dolo. Le Ministère Public ainsi que le Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Gombe ont constaté, cependant, le décès de deux prévenus, à savoir, Christian Malanga et Aboubakar, tués le jour de ce regrettable forfait aux allures d'un pétard mouillé.

Ainsi, prenant en compte cette absence-là dont la complexité des circonstances dans lesquelles les personnes visées, demeure encore sous le prisme des enquêtes, le Ministère Public a-t-il sollicité l'extinction de l'action publique à leur égard. C'est-à-dire, la fin de la procédure pénale engagée contre ces deux prévenus, ci-haut, citées. Cette requête a été reçue par le Tribunal Militaire de garnison de Kinshasa/Gombe qui a décrété, illico presto, l'extinction de l'action publique contre ces deux personnes susmentionnées.

Pour rappel, les 51 prévenus sont poursuivis pour terrorisme, détention illégale d'armes de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtres, financement du terrorisme. En vertu des dispositions pertinentes des lois congolaises, une fois jugés et que ces infractions sont établies en faits et en droit, ils sont punissables jusqu'à la peine de mort dont l'exécution ne saurait souffrir d'aucun atermoiement, ni titillement, en raison, évidemment, de la levée du moratoire intervenue, le 13 mars 2024.

Recherche des personnes suspectes

Cette affaire ressemble à un arbre qui cache toute une forêt. Même si le suspense est encore total, il n'est pas exclu d'imaginer que tant d'autres personnes non encore identifiées y soient mêlées. Du coup, pour éviter des représailles, plusieurs cas de disparitions ont été constatés à Kinshasa, depuis le début du traitement de ce dossier sulfureux.

Et, dans la foulée, il y a lieu de relever notamment, celui d'une certaine Sonia Mangeye Nkengani, résidente à Kinshasa, originaire du Kongo Central, devenue introuvable, depuis le début du mois de mai dernier. La trentaine révolue, Sonia Mangeye Nkengani est une kinoise au vrai sens du mot qui, pour la survie, oeuvrait dans plusieurs petits commerces.

D'après des analyses recoupées, il semble qu'on lui aurait proposé de travailler pendant un certain temps avec ces inciviques aujourd'hui dans les viseurs de la justice militaire. Mais, comme elle était censée détenir des informations liées aux auteurs présumés de ce dossier ayant, pourtant, tourné au vinaigre, elle aurait renoncé à cette offre, en préférant ainsi s'éclipser.

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