Les coupures à répétition dans la distribution d'eau, liées aux coupures tournantes d'électricité dans la capitale, suscitent le courroux des usagers dans divers quartiers de la capitale où quelques signes d'impatience sont observés, sans pour autant aller jusqu'aux grandes manifestations de protestation.
Les coupures d'eau se multiplient dans la capitale. Mises en place depuis quelque temps par la société nationale d'eau et d'électricité, JIRAMA, les coupures tournantes d'électricité sur le Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA) ont inévitablement des répercussions sur la distribution d'eau.
Une situation qui contraint les usagers à recourir à des solutions alternatives, provisoires ou permanentes, en fonction des possibilités financières des usagers. En matière d'eau potable, la livraison à domicile constitue la seule alternative possible pour la majorité des résidents qui sont dans l'impossibilité d'effectuer eux-mêmes cette démarche auprès des bornes fontaines des quartiers alimentés.
Une alternative coûteuse pour les usagers dans la mesure où le bidon jaune de 20 litres est livré à domicile moyennant 600 à 1 000 ariary selon les quartiers, voire au-delà. Un coût jugé élevé que les livreurs d'eau expliquent par l'éloignement des lieux de puisage, le temps d'attente auprès des bornes fontaines et l'effort physique conséquent que demandent le transport et le déchargement des bidons remplis. Les livraisons d'eau à domicile chez les particuliers par des camions citernes ne sont accessibles que par une petite partie des ménages en raison de leur coût.
Quant à l'électricité, les solutions alternatives se résument à l'investissement dans les équipements solaires, ou dans les groupes électrogènes. Solutions inaccessibles pour la majorité des usagers.
Selon les explications de la JIRAMA, cette situation résulte du retard accusé par le navire transportant le fuel lourd à destination de Madagascar pour l'approvisionnement des centrales thermiques. Ce qui contraint la JIRAMA à rationner le stock actuel jusqu'à l'arrivée du navire en question. S'y ajoutent les pannes techniques au niveau des installations de la JIRAMA, à l'origine de plusieurs heures de coupures d'électricité, si le délestage tournant dure environ 90 minutes.
De quoi susciter une exaspération grandissante au sein des résidents de la capitale. Des habitants de certains quartiers ont exprimé leur mécontentement en manifestant dans les rues, mais rapidement dispersés par les forces de l'ordre.