Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'est rendu mardi 9 juillet en visite officielle à Port-Soudan, capitale administrative provisoire du Soudan depuis le début de la guerre le 15 avril 2023.
C'est la première visite d'un chef d'État ou de gouvernement au Soudan depuis le début du conflit. Cette visite marque « la dernière étape de l'engagement de d'Abiy Ahmed à trouver des solutions durables pour la stabilité » du Soudan, a assuré le bureau de l'intéressé.
Depuis le début de cette guerre qui oppose l'armée régulière soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan aux Forces de Soutien Rapide (FSR), les paramilitaires dirigées par le Mohamad Hamdane Daglo, aucun chef d'État ou de gouvernement étranger ne s'était rendu au Soudan. Le Premier ministre Éthiopien, en visite à Port-Soudan mardi, était donc le premier. Abiy Ahmed, qui se positionne comme médiateur, a rencontré le général al-Burhan à la tête du Conseil souverain du pays.
Selon un communiqué du Conseil de souveraineté au pouvoir au Soudan, cette visite témoigne de la profondeur des relations entre les deux peuples. Abiy Ahmed a déclaré avoir porté un message de solidarité au peuple soudanais. Une clarification nécessaire pour définitivement tourner la page des accusations de soutien aux FSR d'Addis-Abeba par Khartoum.
L'Éthiopie était également soupçonnée d'avoir profité de la situation et faire une incursion armée dans la région frontalière disputée d'al Fashaga. Deux affaires qui ont brouillé les relations entre les deux pays. Mais Addis-Abeba a nié l'implication de son armée dans ses incursions perpétrées par une milice locale.
La visite semble en tout cas avoir clos le chapitre de ces différences. Le Soudan a en effet souligné « les bonnes intentions de l'Éthiopie envers Khartoum ». « Cette guerre va finir, et les relations entre les deux pays resterons solides », a déclaré de son côté Abiy Ahmed. Reste la nécessité de trouver une solution soudanaise au conflit, dans cette optique, le chef du gouvernement éthiopien a appelé les belligérants à revenir aux discussions à Djedda.
La visite intervient alors que les efforts de médiation pour sortir de la crise au Soudan doublent d'intensité. Le Caire avait convoqué le week-end dernier une réunion des forces et parties civiles pour unifier leur position afin de mettre un terme à la guerre. Lundi, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères s'est déplacé à Port-Soudan pour discuter de la possible reprise des discussions de cessez-le-feu de Djedda.
Jusqu'à présent, les tentatives de médiation, y compris celles communes à l'Arabie saoudite et aux États-Unis, ont toutes échoué. À noter également qu'à partir de ce 10 juillet, l'Union africaine basée à Addis-Abeba organise un sommet extraordinaire consacré au Soudan, toujours dans une tentative d'obtenir une trêve.