Madagascar: Digitalisation de l'agriculture - Le pays adopte la blockchain dans le domaine du bio

La blockchain est une technologie révolutionnaire de dernière génération qui s'applique à tous les secteurs d'activité en vue de connaître la transparence de toutes les transactions.

Madagascar a déjà adopté cette technologie innovante dans le domaine de l'agriculture biologique. Dans le cadre de cette digitalisation de l'agriculture, la blockchain sert ainsi d'outil de traçabilité numérique tout au long de la chaîne de valeur alimentaire depuis la plantation agricole jusqu'à l'assiette des consommateurs, a-t-on appris.

L'adoption de cette technologie permettra également de mieux se conformer aux exigences des clients internationaux soucieux de l'origine des produits qu'ils consomment à travers le concept d'une consommation responsable au bénéfice du développement durable. En effet, « un produit déclaré naturel n'est pas forcément bio. Ce qui nécessite une certification valable à l'international », selon les explications d'un acteur opérant dans la filière bio.

Deux entreprises malgaches

Il est à noter que bon nombre de grandes surfaces dans le monde exigent de leurs pays fournisseurs, dont Madagascar, l'adoption de la blockchain. Selon le rapport de Juniper Research, un des principaux cabinets d'analyse spécialisé dans l'identification et l'évaluation des secteurs de marché à forte croissance au sein de l'écosystème numérique, cette technologie permettrait d'économiser environ 31 milliards USD par an en matière de fraudes alimentaires dans le monde d'ici 2024.

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En effet, les falsifications seraient largement réduites. Cette technologie innovante commence à être vulgarisée en Afrique pour ne citer que le Kenya et l'Ouganda. À Madagascar, deux entreprises malgaches, à savoir Sahanala et Biovanilla sont les premières à appliquer la blockchain dans la production de vanille certifiée biologique, a-t-on appris.

Explorer en Corée du Sud

Toujours dans le cadre de la digitalisation de l'agriculture, une délégation conduite par la Secrétaire générale du ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, Fanja Raharinomena, s'est rendue tout récemment en Corée du Sud en vue d'explorer l'utilisation de la blockchain. Ce pays est réputé pour son avancée technologique en la matière. Il s'agit d'une mission conjointe avec la Banque mondiale, intitulée « A Reverse Roadshow to Korea » ou « Une tournée inversée en Corée ».

En effet, Madagascar, confronté à des défis politiques, climatiques et économiques persistants, cherche à renforcer son secteur agricole via des partenariats technologiques innovants. Dans ce contexte, le projet de Productivité et Résilience des Moyens de Subsistance Ruraux (RIZ PLUS) sous la tutelle de ce département ministériel, financé par la Banque mondiale, ambitionne d'introduire des technologies agricoles intelligentes et des programmes de bons électroniques basés sur la blockchain dans le cadre de la dotation d'intrants agricoles aux producteurs bénéficiaires.

Il s'agit notamment des engrais et des semences. Ce nouveau mécanisme promet ainsi de révolutionner le système actuel de bons papiers, souvent inefficace et difficilement traçable, a-t-on évoqué

Système de Vouchers digitalisés

L'objectif de cette mission de la délégation malgache en Corée du Sud vise notamment à explorer les avancées de la blockchain dans la gestion efficace et sécurisée des dotations d'intrants agricoles via des systèmes de vouchers ou bons digitalisés. Elle a eu l'occasion de rencontrer des institutions gouvernementales et régulatrices ainsi que des entreprises technologiques et start-ups spécialisés dans le domaine de la blockchain.

D'aucuns reconnaissent l'avantage de l'adoption de cette technologie innovante dans le secteur agricole. À titre d'illustration, cela permet d'assurer l'immutabilité des données, la traçabilité et la sécurité renforcée protégeant les vouchers contre la falsification et les fraudes. La réduction des coûts, l'automatisation des transactions, l'interopérabilité entre différents systèmes, l'amélioration de la confidentialité, ne sont pas en reste.

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