La traite des personnes existe bel et bien à Madagascar et revêt diverses formes.
« Les jeunes Malgaches s'érigent producteurs de cinéma, mais dans une version malsaine. » Cette interpellation a été lancée lors d'un atelier de formation destiné à des journalistes malgaches sur la thématique des violences de genre. Les faits sont, en effet, alarmants.
Près de 90 000 mini-vidéos à caractère pornographique seraient enregistrées chaque année dans le pays. Celles-ci seraient ensuite diffusées sur divers supports tels que les plateformes numériques de médias et les réseaux sociaux. Ces informations ont été partagées dans le cadre de la formation, expliquant ainsi les diverses offres de services ou de ventes de vidéos pornographiques de jeunes Malgaches massivement partagées sur les réseaux sociaux.
Catalyseur
Différentes raisons expliqueraient cette pratique, relevant de la traite des personnes. La situation d'extrême pauvreté des ménages, tant dans les zones urbaines que rurales, et le marché des filles ne sont que quelques exemples. Les recrutements déguisés, dont la finalité est sexuelle, font également partie de la longue liste de causes encourageant ces pratiques.
Cadre
Si des efforts accrus sont menés par le service de lutte contre la cybercriminalité, la situation demeure préoccupante. Il est important de noter que cette situation correspond à une autre version de la traite des personnes à des fins sexuelles en ligne, réprimée par la loi malgache. La loi 2014-040 du 20 janvier 2015 régit la traite des êtres humains à Madagascar.
Elle criminalise cette pratique et prescrit des peines allant de deux à cinq ans d'emprisonnement et une amende d'un million à dix millions d'ariary pour les crimes impliquant des adultes. Les peines sont de cinq à dix ans d'emprisonnement et une amende de deux à vingt millions d'ariary pour ceux impliquant un enfant victime.