Madagascar: Société Civile - La LFR d écortiquée

Sur le tard. Mais toujours aussi pertinentes. Les réflexions du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC) sur certains aspects de la Loi de finances rectificative, révèlent des incohérences contradictoires.

Le CCOC indique « que les changements importants opérés vont à l'encontre des nouvelles priorités de la Politique générale de l'État (PGE) que sont le capital humain, l'industrialisation et la bonne gouvernance ».

L'organisation note entre les lignes, en guise d'arguments « une baisse des prévisions de recettes fiscales de l'ordre de 15,59% par rapport à la LFI 2024, justifiée par la faiblesse de la contribution des recettes fiscales, une révision à la baisse de 22,8% du budget affectant tous les ministères à hauteur de 3 370,9 milliards d'ariary sans explication de la coupe budgétaire, une diminution de 13,3% des Ressources propres internes (RPI) affectant certains organismes de l'État, à l'exemple du MTP (-50,6%), du MEAH (-50,2%), et du MEH (-46,7), une augmentation des transferts destinés au secteur énergétique dont la Jirama, à raison de 1 032 milliards d'ariary, ou encore une chute préoccupante des allocations attribuées aux secteurs sociaux cumulant au total une coupe budgétaire de 1 100,6 milliards d'ariary alors que l'accessibilité et la qualité des services publics sociaux connaissent un recul ».

Au vu de toutes ces mutations, le CCOC suggère l'élaboration, dans un processus inclusif et participatif, d'une planification nationale budgétisée, plus de transparence et de redevabilité concernant les causes des coupes budgétaires, ainsi que la publication du passif de l'État, notamment des dettes vis-à-vis de la Jirama, du montant des arriérés de paiement des compagnies pétrolières, ceux relatifs aux subventions des prix du carburant et enfin la situation sur le paiement des redevances sur l'entretien routier.

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L'organisation demande en plus « l'organisation de consultations et analyses plus approfondies avec des acteurs sociaux avant de procéder à l'adoption de la Loi de finances ainsi qu'un engagement des parlementaires à consacrer suffisamment de temps aux projets de lois de finances, à les discuter avec les parties prenantes impliquées, notamment les citoyens, afin de garantir une prise de décision responsable et inclusive ».

C'est presque un baroud d'honneur de la part du CCOC dans la mesure où la Haute Cour Constitutionnelle a donné son feu vert pour la promulgation de cette loi. Ces calculs arithmétiques risquent de tomber aux oubliettes.

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