Afrique: Sommet BAD-Jica - Les deux institutions peaufinent leurs priorités avant la Ticad 9

Des dirigeants de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica) se sont réunis à Tokyo pour s'aligner sur les grandes priorités. La BAD et la Jica ont souligné le besoin crucial de mécanismes de financement mixtes et innovants pour soutenir les efforts de l'Afrique dans la lutte contre les changements climatiques.

Lors d'une réunion tenue à Tokyo en juin dernier, les deux parties ont convenu que l'octroi de prêts concessionnels plus productifs aux gouvernements africains ne constituait qu'une partie de la solution et ont souligné l'importance de la mobilisation des ressources intérieures et du renforcement des capacités institutionnelles de gestion de la dette. Les discussions ont permis aux deux institutions de préparer le 9e sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad 9), qui se tiendra à Yokohama, en août 2025.

Les discussions ont principalement porté sur les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif de l'EPSA 5, qui vise à mobiliser cinq milliards de dollars entre 2023 et 2025, avec des investissements prioritaires dans l'électricité, la santé, la connectivité et l'agriculture. Ils ont également examiné les progrès réalisés dans le cadre de projets cofinancés, notamment au Nigeria, en Mauritanie et au Maroc, reconnaissant l'importance de mécanismes de financement innovants pour relever les défis environnementaux.

Abordant la question de la gestion de la dette en Afrique, le vice-président senior de la Jica, Naoki Ando, a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les capacités de gestion des finances publiques et d'accorder des financements concessionnels plus productifs aux gouvernements africains.

L'économiste en chef de la BAD, Kevin Urama, a souligné les efforts déployés par la Banque pour renforcer les capacités de gestion de la dette dans des pays tels que le Mozambique, la Zambie et le Zimbabwe. La BAD a présenté ses domaines d'intervention dans le développement du secteur privé : l'industrialisation, le développement des petites et moyennes entreprises et l'entrepreneuriat axé sur les jeunes, y compris son initiative de banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes. La Jica a exprimé son intérêt pour les possibilités de coopération, en particulier au Nigeria et en Éthiopie.

Le développement des corridors de transport a été un autre domaine essentiel, les discussions ayant porté sur des projets tels que le corridor de Lobito reliant l'Angola, la République démocratique du Congo et la Zambie ainsi que le corridor routier Abidjan-Lagos.

En réponse à une présentation de la BAD sur son concept de « corridor intelligent », qui exploite les données et la technologie pour des opérations et une planification urbaine efficaces, les représentants de la Jica ont souligné que le développement des corridors et le développement urbain sont étroitement liés. La Jica a proposé d'explorer une collaboration plus poussée en matière de sécurité alimentaire et de développement industriel afin d'accroître les impacts économiques du développement des corridors de transport.

Dans le domaine de la résilience et de la diversification de la chaîne d'approvisionnement, les dirigeants de la BAD ont proposé des synergies entre les documents de stratégie pays et de stratégie d'intégration régionale de la Banque, et l'initiative Cocréation for Common Agenda du ministère japonais des Affaires étrangères. Dans le cadre de la préparation de la Ticad 9, la Jica a mis en place quinze groupes de travail chargés d'explorer des sujets stratégiques qui seront examinés lors du sommet.

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