Depuis le 1er juillet, le Tchadien Casimir Betel, 26 ans, est devenu le numéro un au classement mondial de taekwondo dans la catégorie des moins de 58kg. Il n'a pu se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris mais il espère que ce passage provisoire au sommet de la hiérarchie mondiale et cette soudaine notoriété dans son pays lui permettront de glaner les moyens nécessaires pour viser les JO de 2028.
C'est une place symbolique et clairement temporaire mais elle a soulevé l'enthousiasme jusqu'au plus haut sommet de l'État au Tchad. Voilà deux ans que le Tchadien Casimir Betel a quitté, grâce à une bourse, son quartier de Ndjamena d'Amtoukoui pour les rives du lac de Constance dans le sud-ouest de l'Allemagne.
Le sportif n'a pu accrocher les JO de Paris, battu en demi-finale du tournoi africain de qualification au taekwondo en février, mais il a continué de combattre et profité de la remise à zéro des compteurs pour prendre un départ canon avec deux tournois remportés qui lui ont permis de prendre la tête du classement.
Accepter Gérer mes choix Les participants aux Jeux le doubleront, mais il est prêt à relever le défi. « J'ai vingt points actuellement. Alors évidemment, à partir des Jeux olympiques, des athlètes vont essayer de m'arracher cette place. Là, pour conserver cette position, je dois chercher à participer à un maximum de compétitions pour maintenir cette place que j'occupe », confie-t-il au micro de François Mazet, du service Afrique de RFI.
« Un vrai modèle d'inspiration pour tous les athlètes »
Pour sa performance, Casimir Betel a reçu de multiples félicitations, opposants et dirigeants confondus, jusqu'au chef de l'État. Mahamat Idriss Déby a salué « un vrai modèle d'inspiration pour tous les athlètes », qui a « hissé le tricolore tchadien au sommet ».
L'intéressé apprécie et il espère que les actes suivront pour viser encore plus haut. « Être le numéro 1 mondial est un début. Je dois me donner vraiment à fond pour confirmer, m'affirmer à cette place. Déjà, ma bourse prendra fin d'ici août. Maintenant c'est à mon État de renouveler ma bourse. Avec les résultats que j'obtiens, si mon comité olympique et sportif le souhaite, ils vont le faire, mais ça ne dépend plus de moi. J'ai toujours donné le meilleur de moi, et c'est une occasion de représenter le Tchad, de montrer que le Tchad existe dans la discipline que je pratique. »
Pour Casimir Betel, il s'agit du début du chemin vers de prochains défis : participer au Grand prix qui regroupe les trente meilleurs combattants mondiaux et ainsi viser les Jeux de Los Angeles en 2028.