Les Rwandais s'apprêtent à se rendre aux urnes le 15 juillet prochain pour les élections présidentielle et législatives, où le chef d'État depuis 24 ans, Paul Kagame, est candidat à sa réélection pour un quatrième mandat. Et dans un pays où 65 % de la population a moins de 30 ans, une partie de la jeunesse de Kigali appelle le prochain gouvernement à lever le couvre-feu dans les bars, mis en place en septembre 2023.

Dans un bar du quartier de Gisimenti, à Kigali, Ange danse avec ses amis. Toutes les tables de l'établissement sont remplies, mais le groupe pense déjà à la fin de la soirée. « Je n'aime pas ce couvre-feu. J'aime sortir, et maintenant, quand on commence à vraiment s'amuser, la musique est arrêtée. C'est terrible ! », s'énerve la jeune de 21 ans.

Depuis septembre 2023, tous les établissements doivent fermer à 1 heure du matin en semaine et 2 heures le week-end. Objectif des autorités : réduire la consommation d'alcool et la pollution sonore. Soit des restrictions dont Oliver essaie de s'accommoder : « D'un côté, ça nous aide à économiser, mais beaucoup de jeunes sont contre, car cela les empêche de s'amuser comme ils le voudraient. On a un gouvernement d'union, alors on doit suivre ce qu'ils décident ».

« Le couvre-feu m'a fait revenir en arrière »

Des règles qui affectent durement les commerces nocturnes. Dans le bar, John gère plusieurs tables de billard : « Le couvre-feu m'a fait revenir en arrière. Mon souhait, alors qu'on s'apprête à voter pour le président, c'est qu'il nous aide et lève ce couvre-feu pour que ma vie s'améliore », juge le jeune de 24 ans.

Même avant l'heure du couvre-feu dans la capitale rwandaise, la musique s'arrête. Des voitures de patrouille passent régulièrement dans la rue, alors que les fêtards s'éloignent pour rentrer chez eux.