Récemment propulsé à la tête des forces terrestres de l'Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par son père Khalifa Haftar, Saddam Haftar, le fils cadet a effectué ce mardi 9 juillet une visite au Burkina Faso. Mandaté par son père, Saddam Haftar a effectué cette visite trois jours seulement après la création officielle de la fédération de l'Alliance des États du Sahel, l'AES.
Saddam Haftar a rencontré au palais présidentiel de Ouagadougou le capitaineIbrahim Traoré, président de la transition. Officiellement, rien n'a filtré sur le contenu de cette discrète visite à Ouagadougou, alors que côté libyen, un court communiqué de l'Armée nationale libyenne indique que Saddam Haftar s'est rendu au Burkina en tant qu'émissaire de son père.
Selon plusieurs spécialistes, les autorités de l'est libyen sont encouragées par la Russie à nouer des relations plus fortes avec les pays de l'Alliance des États du Sahel. Pour Kader Abderrahim auteur de « Géopolitique de la Libye », Ce déplacement devrait « renforcer les liens parrainés par Vladimir Poutine », entre les trois pays du Sahel et le pouvoir militaire à Benghazi.
La Russie plus que jamais engagée au Sahel
Le président russe aimerait bien, selon Kader Abderrahim, que l'ANL « s'implique davantage dans la structuration de cette zone du Sahel ». « Vladimir Poutine se rend compte, ajoute le chercheur, qu'il n'a pas les moyens militaires et humains, d'être davantage présent dans cette zone ». Il est donc probable qu'il « accorde à la Libye un rôle à jouer ».
Un avis partagé par le spécialiste du monde arabe Hasni Abidi. L'homme fort de Benghazi offre désormais, selon lui, aux Russes « un couloir allant de la Méditerranée Jusqu'à Bamako ». Le maréchal Haftar cherche pour sa part « à s'imposer comme force militaire dans la région », conclue Hasni Abidi.