Congo-Kinshasa: Paris et Washington ont un point de vue différent sur le retrait des Casques bleus de l'est du pays

Kinshasa — L'est de la République démocratique du Congo est au centre des intérêts géopolitiques des grandes puissances, en raison de ses ressources naturelles et de sa situation stratégique.

Le 8 juillet, le Conseil de sécurité des Nations unies a discuté de la situation dans la région, lors d'une réunion au cours de laquelle a été présenté le rapport du groupe d'experts chargé de fournir une vue d'ensemble de la région tous les six mois. Ce rapport indique, entre autres, que le Rwanda soutient la rébellion du M23, en l'armant et en la soutenant avec ses propres troupes.

Au cours de la réunion, le retrait de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO) a été discuté. Les Casques bleus se sont retirés le mois dernier du Sud-Kivu, mais pas encore du Nord-Kivu et de l'Ituri, où, outre le M23, des centaines de groupes armés sont présents, y compris les djihadistes des Forces démocratiques alliées (ADF), une formation également connue sous le nom d'ISCAP (Islamic State Central African Province).

À sa place, la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) en République démocratique du Congo (SAMIDRC) est déployée pour soutenir l'armée congolaise dans ses efforts de pacification de la région.

Le représentant américain au Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé l'opposition de son gouvernement à ce que les troupes de l'ONU encore présentes dans l'est de la RDC apportent leur soutien à la SAMIDRC. "L'objectif premier des États-Unis dans l'est de la RDC est de réduire l'escalade, de mettre fin à l'instabilité et aux souffrances humaines causées par le conflit.

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C'est pourquoi nous pensons que le Conseil devrait éviter toute mesure susceptible d'attiser les tensions régionales, en particulier l'extension du soutien de la MONUSCO à la SAMIDRC", a déclaré Stephanie Sullivan, représentante permanente adjointe par intérim auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui s'est déclarée favorable à un "soutien limité" de l'ONU à la mission des États d'Afrique de l'Est.

Washington, qui a négocié un cessez-le-feu entre le M23 et l'armée congolaise, entré en vigueur le 5 juillet (voir Fides 9/7/2024), et qui a critiqué l'action du Rwanda en RDC, continue d'inviter Kinshasa et Kigali à s'asseoir à la table des négociations à Luanda, en Angola, pour trouver une solution à la crise qui menace de s'étendre à toute la région des Grands Lacs.

Contrairement aux Etats-Unis, la France a en revanche demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de ralentir le désengagement de la MONUSCO dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri où, selon Paris, les conditions du retrait ne sont pas encore réunies, et a même appelé à une collaboration entre les casques bleus et les soldats du SAMIDRC.

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