Des cas de vindicte populaire sont enregistrés presque chaque semaine dans la ville de Goma et ses environs, depuis quelques mois, a déploré mercredi 10 juillet la coordination urbaine de la société civile forces vives.
Le dernier cas en date est survenu lundi dernier à Turunga, dans la périphérie nord de Goma, lorsqu'un homme en tenue militaire a été lapidé par la population l'ayant accusé d'implication dans des cas de cambriolages.
« Depuis quelques semaines, on assiste presque chaque semaine à une moyenne de cinq cas qu'on appelle encore vindicte populaire, dont les victimes sont des civils, des membres des gangs armés, des policiers ou des militaires», rapporte le président de la société civile dans la ville de Goma, Marion Ngavo. Il estime que cette situation dénote une faiblesse du pouvoir judiciaire et des services du maintien de l'ordre dans la ville.
« Le fait de se rendre justice soi-même constitue une infraction punissable en droit congolais. Cela s'exprime par des incendies des infrastructures, tabasser, lyncher, blesser, brûler vif, ou directement tuer le présumé auteur de dégât par la population en colère », indique Marion Ngavo.
Quand on lynche un bandit devant un enfant de cinq ou de 6 ans, fait-il remarquer, ce dernier en sera affecté négativement.
Malgré la situation d'insécurité dans la région, la société civile de Goma demande aux autorités sécuritaires et de justice de jouer valablement leur rôle régalien. Elle invite la population locale à cesser d'appliquer la vindicte populaire, en référant les présumés auteurs des crimes vers la police de proximité.