Depuis la démission de l'ancien cabinet, le 21 mai, le Togo traverse un vide institutionnel ajouté à la mise en place du nouveau régime parlementaire.
Comment fonctionne le pays depuis sept semaines et le départ du Premier ministre, Victoire Dogbé ? Car le Togo n'a plus de gouvernement en place, suite à la démission de l'équipe ministérielle, le 21 mai 2024. Cependant, le journaliste Tchaboré Bouaima, explique qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter puisque le pays est toujours dirigé et les anciens ministres gèrent les affaires courantes.
Pour elle, "il n'y a rien qui presse. C'est vrai qu'il y a des sujets qu'il faut traiter. Les affaires courantes sont gérées par l'équipe qui est sortie. Le Togo n'est pas le premier pays au monde où lorsqu'un gouvernement démissionne, on prend du temps pour pouvoir faire un bon gouvernement. Il y a eu beaucoup de pays dans ce cas".
Le politologue Mohamed Madi Diabakaté ajoute que la situation est compréhensible lorsqu'on connaît les réalités togolaises.
"Il faut juste être au parfum des réalités togolaises pour comprendre qu'il n'y a pas un problème, assure-t-il. Dans la mesure où, dans cette République, une Assemblée a pu procéder à une réforme constitutionnelle en plein processus électoral. Aujourd'hui, ce qui se passe au Togo, c'est qu'une Constitution a été approuvée. On se retrouve dans une transition qui est censée durer douze mois".
Période transitoire
Pour Tchaboré Bouaima, la nouvelle Constitution, qui a fait passer la Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, a prévu une période transitoire avant que les nouvelles institutions soient opérationnelles.
Il rappelle que "dans ses articles 95, 96 et 97, lorsque vous regardez ces articles, vous allez comprendre qu'on a encore quelques mois pour mettre les institutions en place. Que les gens patientent au lieu qu'on se précipite".
En effet, Mohamed Madi Diabakaté estime qu'il faudra encore du temps avant que la figure centrale des nouvelles institutions, le président du Conseil des ministres, soit mise en place.
Le politologue estime que "tout porte à croire qu'on n'est pas pressé de mettre en place ce président du Conseil des ministres, les institutions en place vont continuer à opérer, les ministres en place vont continuer à opérer jusqu'au moment où ils jugeront de formaliser les différents aspects".
Pour l'instant, il n'y a aucune information sur la date de la future élection du président du Conseil des ministres. La nouvelle Constitution stipule que c'est le chef du parti majoritaire qui doit assumer cette fonction. Lors des dernières élections législatives, en avril dernier, le parti présidentiel est arrivé largement en tête.